L'euro accentuait ses pertes face au dollar mercredi, plombé par un regain d'inquiétude sur la santé économique des pays les plus fragiles de la zone euro et par un nouveau resserrement monétaire en Chine, de nature à instiller la prudence dans les échanges.
Vers 13H00 GMT (15H00 à Paris), la monnaie unique européenne valait 1,4329 dollar contre 1,4418 dollar mardi à 21H00 GMT, évoluant à des niveaux plus vus depuis une semaine.
L'euro baissait face à la devise nippone à 115,90 yens contre 116,93 yens la veille.
Le dollar reculait face au yen à 80,88 yens contre 81,10 yens mardi soir.
L'agence de notation financière Moody's a relégué mardi le Portugal dans la catégorie des investissements "spéculatifs", en abaissant de quatre crans sa note à long terme à "Ba2", car elle estime que le pays pourrait avoir besoin d'un deuxième plan d'aide avant de pouvoir retourner sur les marchés.
Pour l'agence, le pays pourrait être dans la même situation que la Grèce et, dans ce cas, les créanciers privés pourraient être impliqués.
De son côté, Standard and Poor's avait averti lundi que le nouveau plan d'aide à la Grèce, actuellement en discussion et impliquant le secteur privé, "conduirait probablement à un défaut de paiement" selon ses critères.
La réunion prévue mercredi à Paris d'un groupe de créanciers privés de la Grèce "revêt désormais une importance encore plus grande, étant donné que jusqu'à présent, les inquiétudes sur une éventuelle restructuration de dette concernaient uniquement la Grèce", commentait Michael Hewson, analyste chez CMC Markets.
"La décision de Moody's ne facilite pas la vie des banques, ni celle des dirigeants" européens, poursuivait l'analyste.
Pour les analystes de Commerzbank, "à l'évidence, le Portugal sera l'année prochaine ballotté de la même façon que la Grèce ces dernières semaines", ainsi, "la crise de la dette des pays dits de la périphérie (de la zone euro, ndlr) devrait persister encore très longtemps".
Ces craintes ne devraient tout de même pas empêcher la Banque centrale européenne (BCE) de relever jeudi, pour la deuxième fois depuis avril, son taux d'intérêt directeur à l'issue de sa réunion de politique monétaire de juillet, afin de poursuivre sa lutte contre la hausse des prix.
En outre, "comme si les inquiétudes sur la zone euro n'étaient pas suffisantes, la Chine a quelque peu pris les marchés de court en relevant ses taux d'intérêt directeurs", notait Kathleen Brooks, analyste de Forex.com.
La banque centrale chinoise a annoncé mercredi son troisième relèvement des taux d'intérêts de l'année, et son cinquième depuis octobre, dans un effort de lutte contre l'inflation et de maîtrise du volume des prêts accordés par les banques.
"Cette décision était attendue (...) ainsi elle ne devrait avoir qu'un impact limité sur le marché à court terme", observait Mme Brooks, tout en prévenant que "sur le long terme, les investisseurs pourraient commencer à craindre" un ralentissement notable de la croissance économique chinoise, moteur de la reprise mondiale.
Vers 13H00 GMT, la devise helvétique progressait légèrement face à la monnaie unique européenne, à 1,2033 franc suisse pour un euro, comme face au billet vert à 0,8398 franc suisse pour un dollar.
La livre britannique progressait face à l'euro, à 89,48 pence, mais baissait face au billet vert, à 1,6013 dollar pour une livre.
L'once d'or a fini à 1.515,80 dollars au fixing du matin contre 1.510 dollars mardi soir.
Le yuan chinois a terminé à 6,4668 yuans pour un dollar contre 6,4682 yuans la veille.
Cours de mercredi Cours de mardi 13H00 GMT 21H00 GMT
EUR/USD 1,4329 1,4418 EUR/JPY 115,90 116,93 EUR/CHF 1,2033 1,2129 EUR/GBP 0,8948 0,8982 USD/JPY 80,88 81,10 USD/CHF 0,8398 0,8411 GBP/USD 1,6013 1,6051