L'euro s'est trouvé sous pression jeudi, le marché des changes s'inquiétant de nouveau des répercussions de la crise de la dette qui touche la Grèce, mais a réduit ses pertes en fin de journée sur des rumeurs d'accord sur un plan d'austérité.
Vers 21H00 GMT (23H00 à Paris), la monnaie unique européenne valait 1,4257 dollar contre 1,4349 mercredi à 21H00 GMT.
L'euro cédait également du terrain face à la devise japonaise à 114,82 yens contre 115,26 yens mercredi soir.
Le dollar progressait toujours face au yen à 80,52 yens contre 80,31 yens la veille.
La devise européenne, après avoir chuté à 1,4125 dollar, s'est reprise en toute fin de journée.
"Il semble qu'il y ait un accord entre la Grèce et le FMI sur un plan d'austérité sur cinq ans", a commenté David Solin, de Foreign Exchange Analytics.
"Je pense que personne ne s'attendait à ce qu'il n'y ait pas d'accord, et résolution (de la crise) et accord sont deux choses différentes. Mais c'est un risque, une inconnue, qui disparaît", a-t-il ajouté.
Ces informations ont parcouru le marché alors que les dirigeants des pays européens étaient réunis à Bruxelles pour tenter de se mettre d'accord sur le moyen d'aider Athènes à éviter de se trouver en défaut de paiement.
Selon un projet de déclaration consulté par l'AFP, les responsables de l'Union comptaient appeler à la mise sur pied d'un nouveau plan d'aide en faveur de la Grèce pour début juillet.
Ces nouveaux fonds resteraient liés à l'adoption de nouvelles mesures d'austérité, dont certaines ont été détaillées jeudi à Athènes par le nouveau ministre des Finances grec, Evangélos Vénizélos.
Le Parlement grec devra ensuite adopter ce plan avant qu'Athènes puisse bénéficier d'une nouvelle aide internationale qui pourrait avoisiner les 80 milliards d'euros.
La devise européenne n'est cependant pas parvenue à effacer toutes ses pertes de la journée.
"La crise de la dette qui touche la zone euro s'aggrave, et le président (de la banque centrale américaine) Ben Bernanke a reconnu que les banques américaines menaient des tests de résistance avec comme hypothèse un défaut de la Grèce, ce qui montre que les craintes sont vives", a estimé Jessica Hoversen, de MF Global.
M. Bernanke s'exprimait à l'issue d'une réunion de deux jours de la Réserve fédérale (Fed), qui a revu en nette baisse ses prévisions de croissance, mais n'a pas annoncé de nouvelles mesures de soutien à l'économie.
"M. Bernanke a suggéré que la menace de déflation était passée, ce qui oppose un obstacle important à toute éventuelle mesure d'assouplissement", a relevé Nick Bennenbroek, de Wells Fargo.
Les mesures d'assouplissement visant à maintenir des taux d'intérêt faibles font du dollar un investissement peu rentable. L'absence de nouvelle annonce soutient donc le billet vert.
Sur le front des indicateurs, l'indice PMI des directeurs d'achat dans la zone euro est tombé en juin à son plus bas depuis vingt mois, confirmant un ralentissement de l'activité.
Dans ce contexte, l'euro a connu un nouveau plus bas historique face au franc suisse, qui profitait de son statut de valeur refuge.
Vers 21H00 GMT, la devise helvétique grimpait face à la monnaie unique européenne à 1,1953 franc suisse pour un euro, après avoir atteint un niveau record à 1,1845 franc. La monnaie helvétique se stabilisait face au billet vert à 0,8383 franc suisse pour un dollar.
La livre britannique montait aussi face à l'euro à 89,06 pence. Elle se repliait en revanche face au billet vert, à 1,6010 dollar.
La devise chinoise a terminé à 6,4678 yuans pour un dollar contre 6,4637 yuans la veille.
Cours de jeudi Cours de mercredi
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21H00 GMT 21H00 GMT
EUR/USD 1,4257 1,4349 EUR/JPY 114,82 115,26 EUR/CHF 1,1953 1,2045 EUR/GBP 0,8906 0,8930 USD/JPY 80,52 80,31 USD/CHF 0,8383 0,8392 GBP/USD 1,6010 1,6064