Le destin de la monnaie commune européenne "ne dépend pas" de la Grèce, du Portugal et de l'Irlande, trois pays secoués par la crise de la dette et qui ont sollicité l'aide de leurs partenaires, a estimé mercredi l'économiste en chef de la BCE Jürgen Stark.
"La Grèce contribue pour 2,5% à la création de valeur" de toute la zone euro, "si vous ajoutez le Portugal et l'Irlande on arrive à 6%", a expliqué M. Stark dans un entretien à la radio allemande Deutschlandfunk. "Il n'y a pas de danger que l'euro soit affecté, le destin de la monnaie commune ne dépend pas de ces pays", a-t-il ajouté.
Les Européens cherchent à boucler un nouveau plan d'aide financière pour la Grèce, au bord de la faillite, mais peinent à s'entendre sur les modalités. La question d'une participation du secteur privé au sauvetage d'Athènes notamment divise les esprits.
M. Stark a répété le refus de la Banque centrale européenne de toute solution qui serait contraignante pour les créanciers privés de la Grèce.
"Nous ne sommes pas opposés à une implication du secteur privé, mais elle doit être totalement volontaire", a-t-il dit, ajoutant qu'il "comprenait très bien l'argument", avancé principalement par l'Allemagne, d'une répartition nécessaire de l'aide entre secteur privé et secteur public.
L'opposition de la BCE n'est pas motivée par ses propres engagements en titres de dette grecque, selon lui.
"Les titres que nous avons achetés représentent un volume limité", a-t-il dit, "nos risques sont tout à fait gérables".
La BCE achète depuis l'an dernier des obligations des pays qui ont du mal à se financer sur le marché, et est devenue à ce titre un gros créancier de la Grèce.
"On réduit toujours la perspective à la seule BCE mais les risques sont répartis sur l'ensemble de l'Eurosystème", a expliqué M. Stark.