L'euro a reculé face au dollar jeudi, pénalisé par un regain d'inquiétudes sur la crise grecque, malgré des propos du président de la Banque centrale européenne (BCE) Jean-Claude Trichet laissant entrevoir une nouvelle hausse des taux en zone euro.
Vers 21H00 GMT (23H00 à Paris), la monnaie unique européenne valait 1,4509 dollar contre 1,4575 dollar mercredi à la même heure.
L'euro progressait légèrement face à la devise japonaise à 116,52 yens contre 116,41 yens la veille.
Le dollar montait également face au yen à 80,31 yens contre 79,87 yens mercredi.
Les gains de l'euro engrangés à l'approche de la réunion de la Banque centrale européenne se sont effrités alors que le président de l'institution Jean-Claude Trichet a laissé entrevoir, comme attendu, une nouvelle hausse du taux au mois de juillet, en utilisant le terme clé de "grande vigilance" pour décrire la position de l'institution vis-à-vis de l'inflation.
La BCE a maintenu jeudi son taux directeur à 1,25%.
De plus, elle a revu en baisse ses prévisions d'inflation pour 2012, atténuant la force de l'argument actuel de la banque centrale.
"La réponse du marché tend à confirmer qu'une partie de la résistance de l'euro ces derniers jours aux comportements de prudence observés dans les échanges était liée à (...) l'attente du signal d'une prochaine hausse des taux", a observé Alan Ruskin, de Deutsche Bank.
A ces considérations sont venues s'ajouter des questionnements autour d'une nouvelle aide financière à la Grèce.
"M. Trichet s'est montré très catégorique sur la participation des créanciers privés", a souligné Mary Nicola, de BNP Paribas, excluant toute participation qui ne serait pas volontaire.
Etant donné qu'une part importante de la nouvelle aide doit provenir des créanciers privés, "des questions persistent sur leur rôle", a indiqué Mme Nicola. "Il y a une incertitude autour des éléments qui vont prévaloir dans le sauvetage, et combien de temps cela va prendre pour le mettre en place".
Les déclarations se multipliaient sur le cas de la Grèce. Caroline Atkinson, porte-parole du Fonds monétaire international, a notamment affirmé que toutes les parties impliquées dans les discussions sur un nouveau programme d'aide international à la Grèce étaient opposées à une restructuration de la dette publique du pays.
Les incertitudes fragilisaient d'autres pays en difficulté budgétaire de la zone euro. Les taux des obligations portugaises à 10 ans ont ainsi dépassé jeudi les 10% pour la première fois depuis la création de la zone.
Au Royaume-Uni, la Banque d'Angleterre (BoE) a comme attendu maintenu son taux d'intérêt directeur à 0,5%. Malgré le dérapage des prix, les craintes au sujet de la vigueur de la reprise économique britannique ont encore été renforcées ces dernières semaines par de mauvais indicateurs et des prévisions de croissance revues à la baisse, poussant l'institution à rester prudente et attentiste.
Vers 21H00 GMT la devise helvétique baissait face à la monnaie unique européenne à 1,2209 franc suisse pour un euro, comme face au billet vert, à 0,8414 franc suisse pour un dollar.
La livre britannique progressait face à l'euro à 88,64 pence, mais baissait face au billet vert à 1,6365 dollar.
La devise chinoise a fini à 6,4759 yuans pour un dollar contre 6,4757 yuans la veille.
Cours de jeudi Cours de mercredi
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21H00 GMT 21H00 GMT
EUR/USD 1,4509 1,4575 EUR/JPY 116,52 116,41 EUR/CHF 1,2209 1,2184 EUR/GBP 0,8864 0,8888 USD/JPY 80,31 79,87 USD/CHF 0,8414 0,8358 GBP/USD 1,6365 1,6398