L'euro poursuivait sa progression face au dollar mercredi, le billet vert pliant sous le poids d'une forte chute des créations d'emploi dans le secteur privé aux Etats-Unis en mai, dans un marché toujours prudent et attentif à l'évolution de la crise financière grecque.
Vers 13H00 GMT (15H00 à Paris), la monnaie unique européenne valait 1,4418 dollar contre 1,4397 dollar mardi à 21H00 GMT.
L'euro reperdait du terrain face au yen, à 116,66 yens contre 117,33 yens la veille.
Le dollar baissait face à la devise nippone à 80,89 yens contre 81,50 yens la mardi soir.
"L'euro poursuit son rebond face au dollar", observaient les analystes de Commerzbank, dans un marché qui "continue de fonctionner sur le même mode: les indicateurs américains prennent le pas sur les problèmes en zone euro".
"Le dollar n'est pas dans une bonne passe en ce moment", expliquaient les analystes, du fait de "récents indicateurs américains... tous décevants", notamment sur le secteur immobilier, qui peine à se redresser après avoir été particulièrement touché par la crise.
Premières déceptions de la semaine mardi: l'indice de confiance des consommateurs américains a chuté en mai à son plus bas niveau depuis novembre, et la progression de l'activité économique dans la région de Chicago a ralenti en mai pour le troisième mois d'affilée.
Mercredi, la chute beaucoup plus forte que prévu des créations d'emplois du secteur privé en mai aux Etats-Unis plombait le dollar.
Le secteur privé n'a créé que 38.000 emplois de plus qu'il en a détruit ce mois-là, en données corrigées des variations saisonnières, des chiffres de mauvais augure pour le très important rapport officiel sur l'emploi et le chômage vendredi, indicateur majeur pour évaluer la vigueur de la reprise de la première économie mondiale.
"Si le ralentissement, désormais manifeste, de la reprise économique américaine s'accentue, alors le début de la normalisation de la politique monétaire (actuellement très accommodante, ndlr) de la Réserve fédérale américaine (Fed) s'éloignerait encore plus", prévenait Commerzbank.
Cette perspective rend le billet vert d'autant moins attractif que de son côté, la Banque centrale européenne (BCE) a procédé en avril à un premier relèvement en près de trois ans de son taux d'intérêt directeur, afin de lutter contre la hausse des prix en zone euro, et pourrait réitérer l'opération dans les mois à venir.
Les inquiétudes persistantes sur l'évolution de la crise financière grecque empêchaient tout de même la monnaie unique de s'envoler face au dollar.
Des experts européens se réunissaient mercredi à Vienne pour évoquer la crise grecque, alors qu'est envisagé un soutien financier supplémentaire pour permettre au pays de passer le cap de 2012 et 2013 sans avoir à emprunter sur les marchés qui lui proposent des taux d'intérêts prohibitifs.
Dans un entretien publié mercredi dans un hebdomadaire suisse, le chef économiste de la BCE, Jürgen Stark, a estimé que la Grèce doit intensifier les efforts de réforme en procédant notamment à un vaste programme de privatisation, en excluant toute restructuration de la dette.
Vers 13H00 GMT, la livre britannique baissait face à l'euro à 87,86 pence, comme face au billet vert à 1,6409 dollar.
La monnaie gagnait du terrain face à l'euro à 1,2158 franc suisse pour un euro, comme face au dollar à 0,8432 franc suisse pour un dollar.
L'once d'or a fini à 1.532 dollars au fixing du matin contre 1.537 dollars mardi soir.
Le yuan chinois a 6,4780 yuans pour un dollar contre 6,4786 yuans la veille.
Cours de mercredi Cours de mardi
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13H00 GMT 21H00 GMT
EUR/USD 1,4418 1,4397 EUR/JPY 116,66 117,33 EUR/CHF 1,2158 1,2286 EUR/GBP 0,8786 0,8751 USD/JPY 80,89 81,50 USD/CHF 0,8432 0,8534 GBP/USD 1,6409 1,6446