L'euro restait en nette hausse vendredi face à un dollar plombé par un regain d'inquiétudes sur la vigueur de la reprise économique américaine, mais le marché restait prudent face aux craintes toujours vivaces sur la situation financière de la Grèce.
Vers 16H00 GMT (18H00 à Paris), la monnaie unique européenne valait 1,4269 dollar contre 1,4141 dollar jeudi soir.
L'euro gagnait également du terrain face au yen, à 115,25 yens contre 114,96 yens mercredi.
Le dollar reculait pour sa part face à la devise nippone à 80,76 yens contre 81,29 yens la veille.
"Le fait que le produit intérieur brut (PIB) américain du premier trimestre 2011 n'a pas été révisé à la hausse, et que les nouvelles inscriptions hebdomadaires aux allocations chômage ont recommencé à grimper, n'a pas fourni de bonnes nouvelles sur le dollar", commentaient les analystes de Commerzbank.
Ces chiffres s'ajoutaient à une longue liste d'indicateurs, notamment immobiliers, décevants quant à la vigueur de la reprise de la première économie mondiale.
Cette tendance était confirmée vendredi par de nouveaux indicateurs mitigés aux Etats-Unis pour avril, notamment une stagnation du pouvoir d'achat et une chute des promesses de ventes de logements.
"Cela implique que la Réserve fédérale américaine (Fed) devra attendre encore plus longtemps avant d'amorcer un retour à la normale et de mettre un terme à sa politique monétaire très accommodante", prévenait Commerzbank.
Le taux directeur de la Fed est maintenu proche de zéro depuis décembre 2008.
Le billet vert devrait ainsi rester pendant encore un certain temps moins attractif pour les investisseurs, face notamment à la monnaie unique aidée depuis avril par un premier resserrement monétaire en zone euro, et alors que la Banque centrale européenne (BCE) pourrait procéder sous peu à de nouvelles hausses de son taux d'intérêt directeur pour tenter d'endiguer l'inflation.
Mais l'euro restait loin du seuil de 1,50 dollar qu'il avait côtoyé début mai, freiné par des inquiétudes persistantes sur la situation budgétaire de la Grèce et les risques de voir le pays contraint à restructurer sa dette.
En outre, l'indice de confiance des chefs d'entreprises et des consommateurs a baissé en mai dans la zone euro, pour le troisième mois consécutif, un nouveau signe pour les économistes que la croissance est en train de ralentir.
Dans ce contexte, les cambistes recherchaient la sécurité que représentent les valeurs refuges comme le franc suisse, qui a atteint vendredi de nouveaux records face au dollar et à l'euro.
Les échanges devraient rester volatils sur les marchés, du fait notamment de l'absence prévue de nombreux opérateurs lundi, en raison de jours fériés aux Etats-Unis et au Royaume-Uni, notait Sue Trinh, analyste chez Royal Bank of Canada.
Vers 16H00 GMT, la livre britannique baissait face à l'euro à 86,61 pence, mais montait face au billet vert à 1,6475 dollar.
La monnaie helvétique était en hausse face à l'euro à 1,2160 franc suisse pour un euro, après être montée à 1,2147 franc suisse vers 15H30 GMT, un nouveau sommet inédit. La devise grimpait également face à la monnaie américaine à 0,8521 franc suisse pour un dollar, après avoir atteint 85,12 franc suisse vers 15H30 GMT, un record historique.
L'once d'or a terminé à 1.533 dollars au fixing du soir contre 1.519 dollars jeudi.
Le yuan chinois a fini à 6,4916 yuans pour un dollar contre 6,4927 yuans la veille.
Cours de vendredi Cours de jeudi
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16H00 GMT 21H00 GMT
EUR/USD 1,4269 1,4141 EUR/JPY 115,25 114,96 EUR/CHF 1,2160 1,2243 EUR/GBP 0,8661 0,8625 USD/JPY 80,76 81,29 USD/CHF 0,8521 0,8655 GBP/USD 1,6475 1,6393