L'euro effaçait ses gains face au dollar jeudi, mettant un terme à un rebond de près de 24 heures, les inquiétudes sur la santé budgétaire de la Grèce reprenant le dessus, malgré des spéculations sur une hausse à venir des investissements chinois dans la dette européenne.
Vers 16H00 GMT (18H00 à Paris), la monnaie unique européenne valait 1,4086 dollar contre 1,4083 dollar mercredi soir vers 21H00 GMT.
L'euro reperdait du terrain face au yen, à 114,71 yens contre 115,40 yens mercredi.
Le dollar reculait face à la devise nippone à 81,43 yens contre 81,97 yens la veille.
Au cours des échanges en Asie et en Europe, l'euro avait accentué son rebond, amorcé la veille par des achats à bon compte, après la diffusion d'un document d'un professeur de l'Institut de formation de la Banque Populaire de Chine, Wang Yong, qui préconise d'accroître l'investissement direct chinois en Europe.
"L'euro a bien réagi à ce rapport", commentait Jane Foley, analyste chez Rabobank, du fait surtout de "la robustesse de la demande lors de la précédente émission du Fonds européen de stabilité financière (FESF)".
"Cependant, le fait qu'une émission du FESF soit sursouscrite ne permet pas de résoudre les problèmes de dette de la Grèce", tempérait Mme Foley.
En effet, la Grèce continue d'être l'épicentre des problèmes qui secouent la zone euro, empêchant la devise européenne de reprendre réellement de la hauteur.
Le chef de l'Etat grec Carolos Papoulias présidera vendredi une réunion de tous les chefs des partis politiques, consacrée à la situation économique du pays, sur fond de recherche de consensus sur l'austérité par le gouvernement socialiste.
Le gouvernement grec avait présenté lundi un nouveau plan, établi à la demande de l'Union européenne (UE) et du Fonds monétaire international (FMI), bailleurs de fonds du pays surendetté, combine accélération des privatisations et durcissement des mesures de rigueur, notamment fiscales, prises depuis un an.
Avec ces mesures, très contestées dans le pays et qui s'accompagnent de nouvelles économies budgétaires et d'augmentations de taxes, la Grèce espère obtenir le feu vert au versement de la cinquième tranche, de 12 milliards d'euros, de l'aide de 110 milliards accordée en mai 2010 par la Banque centrale européenne (BCE) et le FMI.
Les inquiétudes des cambistes sur la situation grecque ont été renforcées par des commentaires du chef de file des ministres des Finances de la zone euro, le luxembourgeois Jean-Claude Juncker.
Selon l'agence Dow Jones Newswires, M. Juncker a indiqué que le versement de la prochaine tranche d'aide à la Grèce dépendra des conclusions d'un rapport du FMI, de la BCE et de l'UE, attendu en juin.
Ainsi, "la crise grecque a pris un tournant inquiétant", commentait Kathleen Brooks, analyste chez Forex.com. "Le marché s'attendait précédemment à un éventuel défaut de paiement grec dans un ou deux ans, mais il pourrait survenir dès le 29 juin, quand le FMI aura remis son rapport d'audit", prévenait l'analyste.
Vers 16H00 GMT, la livre britannique progressait face à l'euro à 86,18 pence, comme face au billet vert à 1,6344 dollar.
La monnaie helvétique grimpait face à l'euro à 1,2211 franc suisse pour un euro, après être montée à 1,2202 franc suisse vers 15H45 GMT, un nouveau sommet inédit. La devise progressait aussi face à la monnaie américaine à 0,8669 franc suisse pour un dollar.
L'once d'or a fini à 1.519 dollars au fixing du soir contre 1.526 dollars mercredi.
Le yuan chinois a terminé à 6,4927 yuans pour un dollar contre 6,4942 yuans la veille.
Cours de jeudi Cours de mercredi
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16H00 GMT 21H00 GMT
EUR/USD 1,4086 1,4083 EUR/JPY 114,71 115,40 EUR/CHF 1,2211 1,2293 EUR/GBP 0,8618 0,8652 USD/JPY 81,43 81,97 USD/CHF 0,8669 0,8727 GBP/USD 1,6344 1,6272