La livre sterling se repliait nettement mercredi, plombée par des commentaires très prudents du Comité de politique monétaire de la Banque d'Angleterre (BoE) et par la révision à la baisse des prévisions officielles de croissance au Royaume-Uni pour 2011 et 2012.
Vers 13H45 GMT (14H45 à Paris), la livre britannique se repliait face à la monnaie unique européenne, à 86,92 pence pour un euro, comme face au billet vert à 1,6230 dollar.
Les minutes de la dernière réunion du Comité de politique monétaire (CPM) de la BoE ont révélé que l'équilibre des opinions en son sein était resté inchangé en mars par rapport au mois précédent, alors que l'institution doit jongler entre une inflation toujours plus élevée et un ralentissement de la reprise économique au Royaume-Uni.
Comme le mois précédent, trois membres, sur les neuf que compte le Comité, ont opté pour un relèvement du taux d'intérêt directeur de l'institution, tandis qu'un autre votait pour une extension du programme de rachats d'actifs de la BoE.
Pour aider une économie alors en profonde récession, la BoE avait, en mars 2009, abaissé son taux directeur à 0,50%, niveau historiquement bas, et mis en place un programme de rachats d'actifs, dont le montant (200 milliards de livres, 272 milliards d'euros) a été épuisé en janvier 2010.
"L'incapacité du camp haussier (...) à recruter un quatrième membre semble avoir déçu le marché", observait Richard Driver, analyste chez Caxton FX.
La livre perdait ainsi ses gains de la veille, où elle était montée à son niveau le plus élevé depuis janvier 2010 face au dollar, portée par l'annonce d'une accélération de l'inflation en février au Royaume-Uni, qui avait relancé les spéculations sur une hausse prochaine du taux d'intérêt directeur de l'institution.
Le relèvement du taux directeur est l'arme principale dont dispose une banque centrale pour lutter contre l'inflation.
"Rien dans les minutes ne justifie de parier sur un relèvement prochain des taux", commentait Valentin Marinov, analyste chez Citigroup, donc, "rien ne justifie une nouvelle poussée de la livre".
De plus, la livre accentuait un peu ses pertes suite à l'annonce d'une révision à la baisse des prévisions officielles de croissance de l'économie britannique de 2,1% à 1,7% pour 2011, et de 2,6% à 2,5% pour 2012, par le ministre des Finances George Osborne, au cours de la présentation au Parlement du budget britannique pour 2011/2012.
M. Osborne a également estimé que si l'inflation devrait rester élevée en 2011, entre 4% et 5%, elle devrait retomber à 2,5% en 2012, avant de retrouver en 2013 le seuil de 2% sous lequel la BoE est censée la maintenir.