La zone euro, plongée dans la crise de la dette publique, va renouer avec la stabilité grâce notamment à une discipline budgétaire accrue, a estimé jeudi le président de la banque centrale suisse Philipp Hildebrand.
"La zone euro va renouer avec la stabilité", car "les économies concernées ont mis en place des mesures correctives en partie très douloureuses", a indiqué le président de la Banque nationale suisse (BNS), Philipp Hildebrand.
Le patron de l'institut d'émission a estimé que les dirigeants politiques européens avaient agi de "façon déterminée", en introduisant en mai 2010 un Fonds de soutien après la crise de la dette grecque.
M. Hildebrand a cependant souligné que la "discipline budgétaire" était essentielle et que les Etats européens devaient se poser la question d'une souveraineté fiscale encore plus réduite.
La Suisse a souffert par ricochets de la crise de la dette qui a successivement touché la Grèce et puis l'Irlande et menace désormais le Portugal et l'Espagne en raison de la fragilité de leurs finances publiques.
Alors que l'euro a plongé en raison des craintes liées à ces pays, le franc suisse s'est apprécié d'autant en raison de son rôle de monnaie refuge et de la solidité des fondamentaux économiques de la Confédération.
L'année dernière, le franc s'est ainsi apprécié de plus de 15% face à l'euro, faisant souffrir les exportateurs helvétiques qui vendent principalement leurs marchandises à l'UE.
Après avoir atteint un plus haut historique fin décembre, la monnaie helvétique s'est relâchée face à l'euro en janvier, profitant d'une accalmie sur le front de la crise de la dette publique.
La devise suisse se négociait jeudi vers 16H23 GMT à 1,2972 franc pour un euro.
"La stabilité de la zone euro est un facteur absolument essentiel pour le franc suisse et l'économie suisse", a insisté M. Hildebrand, ajoutant que la Confédération avait "un grand intérêt à la stabilité de l'euro".
Les syndicats helvétiques ont récemment estimé que la solidité du franc menaçait 100.000 emplois en Suisse.