La Chine doit maintenir en 2011 la stabilité du yuan parce que des fluctuations importantes de son taux de change mettraient en danger la stabilité économique du pays, a affirmé dans un commentaire publié jeudi un quotidien économique appartenant à la banque centrale chinoise.
Les partenaires commerciaux de la Chine, Etats-Unis en tête, estiment que le yuan est sous-évalué, et que cela contribue à leurs déficits commerciaux avec Pékin.
Le commerce extérieur chinois est de moins en moins excédentaire et la consolidation de la reprise économique du pays reste "une tâche difficile", selon le Jinrong Shibao (Financial News).
La vigueur des exportations chinoises au mois de novembre a fait monter la pression sur Pékin pour une appréciation de sa monnaie, qui aiderait aussi à combattre une inflation qui s'est accélérée en rendant les importations meilleur marché.
Mais les exportateurs chinois craignent qu'un renchérissement de leurs produits ne leur fasse perdre des parts de marché, alors que leurs marges ont déjà été érodées par des hausses de salaire.
"A un moment aussi crucial, toute fluctuation importante du taux de change du yuan aurait un impact significatif sur l'économie chinoise et ne serait pas conforme aux intérêts fondamentaux" du pays, poursuit le journal.
"Il n'y a pas actuellement de fondement" économique permettant d'envisager "d'importantes fluctuations ou des changements" dans le système de taux de change du yuan, souligne encore le journal de la banque centrale.
Le taux de change de la monnaie chinoise reste très étroitement lié au dollar, par rapport auquel elle ne fluctue que de plus ou moins 0,5% autour d'un cours pivot fixé quotidiennement par la banque centrale.
Le Financial News met encore en avant "la diminution de l'excédent chinois des comptes courants par rapport au PIB en 2009", comme un argument en faveur du statu quo monétaire.
Les Etats-Unis ont voulu cet automne que les grands pays exportateurs s'engagent à limiter leur excédent des comptes courants à 4% du PIB, avant de renoncer face à l'opposition des principaux intéressés, à commencer par la Chine et l'Allemagne.