L'euro s'enfonçait vendredi sous le seuil de 1,33 dollar, au plus bas depuis deux mois, alors que le marché attendait avec anxiété les détails d'un plan de sauvetage de l'Irlande, et craignait toujours une contagion de la crise irlandaise au sein de la zone euro.
Vers 10H00 GMT (11H00 à Paris), l'euro tombait à 1,3251 dollar contre 1,3360 dollar jeudi à 22H00 GMT, après être tombé à 1,3218 dollar à 09H40 GMT, un plus bas depuis le 21 septembre.
L'euro baissait également face à la devise nippone à 111,10 yens contre 111,69 yens jeudi soir.
Le dollar progressait légèrement face au yen à 83,85 yens contre 83,60 yens la veille.
"Les négociations (sur le plan de sauvetage irlandais, ndlr) semblent bien progresser mais ne soulagent pas la pression sur l'euro", observaient les analystes de Commerzbank.
Selon des sources diplomatiques, le plan en faveur de l'Irlande, négocié par le gouvernement irlandais d'une part, les experts de la Commission européenne, de la Banque centrale européenne (BCE) et du Fonds monétaire international (FMI) d'autre part, a de bonne chances d'être finalisé dès dimanche.
De leur côté, la chancelière allemande Angela Merkel et le président français Nicolas Sarkozy ont souhaité un accord rapide dans les négociations sur la mise en place d'un plan d'aide financier à l'Irlande, au cours d'un entretien téléphonique jeudi soir.
"De toute évidence, le marché s'est déjà détourné de l'Irlande pour se concentrer désormais sur le Portugal et l'Espagne", également en proie à de sévères difficultés budgétaires et que de nombreux observateurs voient comme les prochains candidats à une aide extérieure, expliquaient les experts de Commerzbank.
Le chef du gouvernement socialiste espagnol José Luis Rodriguez Zapatero a tenté vendredi de désamorcer les rumeurs sur son pays en déclarant qu'il écartait "absolument" l'éventualité d'un sauvetage de l'Espagne, comme cela a été le cas pour l'Irlande.
Preuve des craintes accrues d'une contagion de la crise en zone euro, le taux de rendement des obligations d'état à 10 ans du Portugal et de l'Espagne, comme de l'Irlande, continuaient à se tendre vendredi, augmentant toujours plus le coût d'emprunt de ces pays sur le marché.
Ainsi "l'euro devrait rester sous pression en l'absence de perspectives d'amélioration de la situation" sur le marché obligataire, anticipait Commerzbank.
Outre la crise en zone euro, les marchés restaient ternes vendredi du fait de l'absence de nombreux opérateurs américains à l'occasion d'un long week-end pour la fête de Thanksgiving, notaient des analystes. Après être resté fermé jeudi, les marchés américains n'opéreront que pour une demi-séance vendredi.
De plus, le dollar, considéré comme une valeur refuge, profitait d'un regain de tensions géopolitiques entre les deux Corées, alors que des bruits d'explosion semblant venir de la Corée du Nord, près d'une île sud coréenne bombardée mardi par Pyongyang, ont été entendus à plusieurs reprises vendredi.
Vers 10H00 GMT, la devise helvétique progressait face à l'euro à 1,3277 franc suisse pour un euro, mais baissait face au billet vert à 1,0021 franc suisse pour un dollar.
La livre britannique progressait face à l'euro à 84,43 pence pour un euro, mais baissait face au billet vert à 1,5692 dollar.
L'once d'or valait 1.367 dollars contre 1.373,25 dollars jeudi soir.
Cours de vendredi Cours de jeudi
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10H00 GMT 22H00 GMT
EUR/USD 1,3251 1,3360 EUR/JPY 111,10 111,69 EUR/CHF 1,3277 1,3368 EUR/GBP 0,8443 0,8476 USD/JPY 83,85 83,60 USD/CHF 1,0021 1,0006 GBP/USD 1,5692 1,5761