L'euro se stabilisait vendredi, effaçant les gains enregistrés plus tôt dans la journée à la perspective d'un plan de sauvetage pour l'Irlande, alors que restent vives les inquiétudes sur la situation budgétaire du pays et les risques de contagion à la zone euro.
Vers 17H00 GMT (16H00 à Paris) l'euro valait 1,3645 contre 1,3644 dollar jeudi soir, après être remonté brièvement plus tôt vendredi au-dessus du seuil de 1,37 dollar. L'euro avait chuté mardi jusqu'à 1,3447 dollar, au plus bas depuis fin septembre.
L'euro se stabilisait également face à la devise nippone à 113,92 yens contre 113,93 yens jeudi vers 22H00 GMT.
Le dollar ressortait en quasi-équilibre face au yen à 83,48 yens contre 83,49 yens jeudi soir.
Les inquiétudes sur la situation critique de l'Irlande, confrontée à un déficit budgétaire colossal et susceptible de menacer l'équilibre de la zone euro, s'étaient un peu apaisées, après le début des négociations avec l'Union européenne et le Fonds monétaire international (FMI) sur un vaste plan de secours de "plusieurs dizaines de milliards d'euros".
Le rebond de l'euro, qu'avait alimenté la perspective de ce plan de secours, aura pourtant succombé aux craintes toujours vives et la prudence des cambistes, sur un marché nerveux où la menace d'une contagion aux autres pays fragiles de la zone euro, en particulier le Portugal, n'a pas disparu.
"Les préoccupations sur les pays périphériques de la zone euro sont réapparues et devraient persister même après l'annonce d'un plan de secours à l'Irlande", insistait Raghav Subbarao, de Barclays Capital.
Facteur de nature à exacerber la fébrilité du marché: la banque irlandaise Allied Irish Banks (AIB) a annoncé vendredi avoir revu à la hausse l'augmentation de capital dont elle a encore besoin, de 5,4 milliards à 6,6 milliards d'euros.
"Il existe une réelle peur sur le marché que, une fois que la crise du secteur bancaire irlandais aura disparu des titres des journaux, l'attention se tourne sur un autre pays ; tant que nous n'aurons pas une cohérence budgétaire en zone euro, ce scénario est envisageable", assurait Jane Foley, de Rabobank.
Par ailleurs, la banque centrale de Chine a annoncé vendredi une nouvelle hausse de 50 points de base du taux de réserves obligatoires des banques du pays, en vue notamment de lutter contre l'inflation.
"La réaction du marché à cette annonce en Chine a été des plus brèves, tandis qu'un discours du (président de la Réserve fédérale américaine) Ben Bernanke n'a pas, lui non plus, distrait l'attention des cambistes", tempérait Matthew Strauss, RBC Capital Markets.
Ben Bernanke, qui s'exprimait vendredi à l'occasion d'une conférence organisée par la Banque centrale européenne (BCE) à Francfort, a livré un plaidoyer en faveur de l'assouplissement monétaire choisi par son institution.
De son côté, la devise helvétique creusait ses pertes. "Il est de plus en plus clair que la cherté du franc suisse a un net impact pour modérer l'inflation: en conséquence, la Banque nationale suisse pourrait maintenir quelque temps une politique monétaire accomodante", expliquait Mme Foley.
Vers 17H00 GMT, la devise helvétique accentuait son recul face à l'euro à 1,3631 franc suisse pour un euro, tout comme face au billet vert à 0,9988 franc suisse pour un dollar, frôlant le retour à la parité avec le dollar qu'elle avait dépassée le 21 septembre.
La livre britannique creusait ses pertes face à l'euro à 85,53 pence pour un euro comme face au billet vert à 1,5953 dollar.
L'or ressortait à 1.342,50 dollars l'once au fixing du soir contre 1.350,25 dollars jeudi au fixing du soir.
La monnaie chinoise a terminé à 6,6393 yuans pour un dollar contre 6,6334 yuans la veille.
Cours de vendredi Cours de jeudi
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17H00 GMT 22H00 GMT
EUR/USD 1,3645 1,3644 EUR/JPY 113,92 113,93 EUR/CHF 1,3631 1,3581 EUR/GBP 0,8553 0,8502 USD/JPY 83,48 83,49 USD/CHF 0,9988 0,9956 GBP/USD 1,5953 1,6040