Le directeur général du Fonds monétaire international (FMI), Dominique Strauss-Kahn, a jugé samedi que les Etats-Unis étaient allés "trop vite" en venant avec des propositions toutes faites au G20, dont les pays attendent un travail plus collectif.
Le président Barack Obama a été mis en minorité jeudi et vendredi lors du sommet des pays riches et émergents à Séoul, de nombreux Etats membres, dont la Chine et l'Allemagne, refusant de s'engager à réduire leurs colossaux excédents courants, comme l'aurait souhaité l'administration américaine.
"Les Etats-Unis ont essayé de pousser trop vite, à mon avis, à un moment où le socle de coopération n'est plus aussi ferme qu'il l'a été pendant la crise" financière de 2008-2009, a déclaré M. Strauss-Kahn à l'AFP, en marge du sommet du Forum économique Asie-Pacifique (Apec) ouvert à Yokohama (région de Tokyo).
"Il y a eu une réaction, pas tellement d'ailleurs contre le fond de ce que disaient les Etats-Unis mais (pour leur indiquer) que maintenant ça va être plus compliqué" d'avancer à marche forcée, a souligné le directeur général du FMI.
Selon lui, il faudra que "deux, trois, quatre G20 se passent (pour) recréer ce sentiment qu'il y a un travail collectif" entre les pays représentant plus de 90% du PIB mondial.
A Séoul, l'administration américaine s'est souvent retrouvée sur la défensive, de nombreux pays, notamment asiatiques, leur reprochant vertement de faire tourner la planche à billets pour relancer leur économie, au risque de nuire à la stabilité financière de la planète.
"Les Américains vont continuer à faire des propositions. De toute façon, c'est utile car il faut que le débat ait lieu", a nuancé M. Strauss-Kahn. "Simplement, il ne faut pas qu'on s'attende à ce que les débats aboutissent en une seule fois rapidement".