L'euro a pâti jeudi des inquiétudes des investisseurs face à l'ampleur des dettes publiques de certains pays de la zone euro tels que l'Irlande et le Portugal, alors que le marché des changes se tournait vers le sommet du G20 qui s'est ouvert à Séoul.
Vers 22H00 GMT (23H00 à Paris), la monnaie unique européenne valait 1,3666 dollar contre 1,3781 dollar mercredi soir, après être tombée à 1,3638 dollar, un plus bas depuis début octobre.
Face à la monnaie nippone, l'euro baissait également à 112,74 yens contre 113,38 yens la veille.
Le dollar gagnait un peu de terrain face au yen à 82,49 yens contre 82,28 yens mercredi soir.
"L'euro est l'une des monnaies les plus vulnérables cette semaine, et (ce jeudi) ne fait pas exception", a commenté Vassili Serebriakov, de la banque Wells Fargo. "Les inquiétudes concernant la dette de l'Irlande continuent de grandir, et les cours des actions des banques de la zone euro baissent".
Alors que le gouvernement irlandais bataille pour faire adopter le 7 décembre un budget de rigueur, les taux des emprunts à dix ans du pays ont frôlé jeudi les 9% pour la première fois depuis la création de la zone euro, avec un différentiel lui aussi jamais vu avec le Bund allemand à 10 ans, qui sert de référence sur le marché obligataire.
La situation a poussé le président de la Commission européenne José Manuel Barroso, présent à Séoul pour le sommet du G20, à assurer qu'"en cas de nécessité, l'Union européenne est prête à soutenir l'Irlande".
Autre mauvaise nouvelle en Europe: le PIB de l'Espagne est resté stable au troisième trimestre, contre +0,2% au trimestre précédent.
Mercredi, une émission obligataire effectuée par le Portugal à des taux jamais vus depuis la création de la zone euro avait "mis en évidence le fait que les coûts d'emprunt du pays continuent d'augmenter considérablement", selon les analystes de Commerzbank.
"Les attentes de plus en plus fortes de restructuration des dettes de la Grèce, de l'Irlande et du Portugal sont négatives pour l'euro", a constaté Win Thin, de Brown Brothers Harriman.
"Au début du mois, l'euro a atteint des sommets face au dollar, même si la pression s'accentuait sur les pays périphériques de la zone euro", a-t-il expliqué. "Mais ces pressions commencent à peser sur l'euro, alors que le marché des changes a arrêté d'évoluer indépendamment du marché obligataire".
Le marché des changes est resté peu animé, en raison d'un jour férié aux Etats-Unis, au Canada et en France, et alors que s'ouvrait à Séoul le sommet du G20.
Cette rencontre s'annonce orageuse dans un contexte de "guerre des monnaies" où plusieurs pays s'accusent mutuellement de favoriser une dévaluation de leur devise pour rendre leurs exportations plus compétitives.
Les Etats-Unis sont notamment au centre des critiques depuis l'annonce la semaine dernière de l'injection par sa banque centrale de 600 milliards de dollars de liquidités d'ici à fin juin pour relancer l'économie.
Vers 22H00 GMT, la livre britannique grimpait face à l'euro à 84,76 pence pour un euro, mais se stabilisait face au billet vert à 1,6117 dollar.
La devise helvétique progressait face à l'euro à 1,3320 franc suisse pour un euro, mais baissait face au billet vert à 0,9747 franc suisse pour un dollar.
La devise chinoise a terminé à 6,6238 yuans pour un dollar contre 6,6341 yuans la veille.
Cours de jeudi Cours de mercredi
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22H00 GMT 22H00 GMT
EUR/USD 1,3666 1,3781 EUR/JPY 112,74 113,38 EUR/CHF 1,3320 1,3376 EUR/GBP 0,8476 0,8549 USD/JPY 82,49 82,28 USD/CHF 0,9747 0,9708 GBP/USD 1,6117 1,6120