Il faudra "des mois" pour parvenir à un accord sur les détails de la proposition de limitation des déséquilibres des comptes courants, le thème qui devrait dominer le sommet du G20 jeudi et vendredi à Séoul, a estimé mardi le président sud-coréen Lee Myung-Bak.
Le principal conseiller du président américain Barack Obama pour l'économie, Laarry Summers, a estimé de son côté que les leaders du G20 avaient de bonnes chances d'obtenir un "résultat satisfaisant" sur la limitation des déséquilibres des comptes courants.
La proposition américaine de limiter les déséquilibres des comptes courants avait été présentée lors de la réunion des ministres des Finances du G20 les 22 et 23 octobre à Gyeongju, mais une partie du débat porte sur la fixation d'objectifs chiffrés.
Le secrétaire américain au Trésor, Timothy Geithner, a déclaré samedi qu'il ne proposerait aucun objectif chiffré de limitation des déséquilibres des comptes courants au sommet du G20, une idée qui suscitait une forte opposition de la Chine et de l'Allemagne.
M. Geithner avait suggéré auparavant de limiter à 4% du produit intérieur brut les excédents ou déficits de la balance des comptes courants des pays riches et émergents du G20, qui se retrouvent en sommet.
"Ce que nous devrions faire lors de ce sommet, c'est d'éviter de fixer des objectifs chiffrés, dans la mesure où la situation de chaque pays est différente", a déclaré le président sud-coréen Lee au journal JoongAng Daily.
"Il est impossible de définir les détails d'une telle proposition en si peu de temps, entre la réunion de Gyeongju et le sommet de Séoul. Nous constituons un groupe de travail en ce moment et il faudra des mois pour achever le travail", a ajouté M. Lee.
Estimant que les leaders du G20 avaient de bonne chances d'aboutir à un "résultat satisfaisant", M. Summers a assuré qu'un rééquilibrage des échanges aiderait l'économie chinoise, qui repose en grande partie sur ses exportations, en lui donnant l'opportunité de dépendre davantage de sa demande intérieure et d'encourager la consommation.
"La Chine dispose d'opportunités remarquables de partager les bénéfices de la prospérité avec sa population", a déclaré M. Summers, qui s'exprimait dans une liaison vidéo lors d'un forum à Séoul.
La proposition américaine de fixer des objectifs chiffrés avait été très mal accueillie par les grandes puissances exportatrices, mais aussi par les pays émergents d'Asie du Sud-Est.
Une réforme fixant une limitation chiffrée aux excédents et déficits des comptes courants pousserait Pékin à laisser s'apprécier sa monnaie, afin de rendre ses exportations légèrement moins compétitives et limiter son excédent courant sous le plafond fixé.
Les Etats-Unis appellent à cor et à cri la Chine à réévaluer le yuan, jugeant que sa valeur trop faible confère à Pékin un avantage indu dans la compétition économique internationale.