Le Japon n'est intervenu qu'une seule fois en septembre sur le marché des changes pour faire baisser la valeur du yen, mais via un montant record, a annoncé le ministère des Finances lundi, mettant un terme à des spéculations sur de possibles interventions répétées.
Avec l'appui de la Banque du Japon, le gouvernement nippon a vendu 2.125 milliards de yens (18,5 milliards d'euros) le 15 septembre, achetant exclusivement des dollars, indiquent des statistiques publiées par le ministère des Finances.
Il s'agit de la plus importante opération de ce type menée en une seule fois dans l'histoire du pays.
Cette action unilatérale, une première depuis mars 2004, avait permis au dollar de brusquement remonter face à la devise japonaise, passant de moins de 83 yens à plus de 85 en quelques heures.
Tokyo avait considéré à l'époque que le yen venait de dépasser sa "cote d'alerte", au-delà de laquelle les entreprises nippones sont fragilisées. Un yen trop fort réduit la valeur des profits rapatriés dans l'archipel par les firmes exportatrices, les poussant le cas échéant à augmenter leurs prix à l'étranger, aux dépens de leur compétitivité.
Le marché avait encore sursauté le 24 septembre, lorsque le dollar avait de nouveau augmenté soudainement face au yen, bien que dans des proportions moins nettes. Certains opérateurs avaient pensé que le Japon était intervenu une nouvelle fois, mais les données publiées lundi prouvent le contraire.
Depuis le 15 septembre, le yen a repris sa marche en avant face au dollar et évolue à proximité de son plus haut niveau face au billet vert depuis la Seconde guerre mondiale. Lundi vers 01H00 GMT, le dollar cotait quelque 81,20 yens à Tokyo.
Lors d'une réunion des ministres des Finances et banquiers centraux des pays riches et émergents du G20 les 22 et 23 octobre, le Japon s'est engagé comme les autres à ne pas dévaluer sa devise.
Même si le gouvernement nippon considère que son action du 15 septembre a visé davantage à réduire la valeur excessive du yen qu'à le dévaluer, cette promesse commune rend plus délicate une nouvelle intervention unilatérale.
Lundi, le ministre des Finances Yoshihiko Noda a souligné que les autorités devaient "oeuvrer à limiter" une hausse excessive de la devise nationale, mais ajouté que l'augmentation du yen avait "aussi des avantages".
"Il faut acheter des biens à l'étrangers et des entreprises étrangères" en profitant de la force actuelle du yen, a-t-il précisé.
--- Avec Dow Jones Newswires ---
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