Paris n'entend pas faire de "reproches" à Pékin sur le taux de change du yuan mais des "propositions", selon un entretien publié mardi de l'ex Premier ministre français Jean-Pierre Raffarin au Quotidien de la jeunesse de Chine, avant une visite du président Hu Jintao en France.
"Sur la question des taux de change, l'attitude de la France est de proposer, pas de reprocher. La question des changes n'est pas celle d'une monnaie en particulier, mais celle d'un système d'ensemble", selon les propos de M. Raffarin rapportés par le journal chinois.
"La France ne cherche pas à interpeller la Chine sur cette question, mais espère communiquer et coopérer avec elle pour trouver une solution", a encore dit l'ancien chef du gouvernement, un des principaux artisans des relations Paris-Pékin.
Paris a fait d'une réforme du système monétaire international une des priorités de la présidence française du G20 qui démarrera pour un an le 12 novembre, à l'issue du sommet de Séoul.
Les Etats-Unis et l'Union européenne jugent que le yuan est sous-évalué et que cela accentue le déséquilibre des échanges commerciaux avec la Chine.
Le président chinois Hu Jintao est attendu du 4 au 6 novembre pour une visite d'Etat en France à caractère avant tout économique.
Interrogé sur les questions de la levée de l'embargo européen sur les ventes d'armes à la Chine et de la reconnaissance de son statut d'économie de marché, M. Raffarin a assuré que "(Nicolas) Sarkozy s'inscrit entièrement dans la continuité de (Jacques) Chirac sur ces deux questions. Il a toujours eu une attitude positive vis-à-vis de la Chine", selon le journal chinois.
L'embargo sur les armes à la Chine avait été imposé au lendemain de la répression des manifestations de 1989 place Tiananmen.
L'UE s'est mise il y a plusieurs années d'accord pour "revoir" cette décision, mais sans résultat à ce jour.