L'euro reperdait un peu de terrain face au dollar, dans un marché prudent avant la publication du très important rapport mensuel sur l'emploi américain, et sur fond d'anxiété alors que les grands argentiers du monde pourraient s'atteler à empêcher une "guerre des changes".
Vers 09H30 GMT (11H30 à Paris), l'euro valait 1,3914 dollar contre 1,3923 dollar jeudi à 21H00 GMT. La veille, l'euro avait brièvement franchi la barre de 1,40 dollar, grimpant même jusqu'à 1,4029 dollar vers 13H00 GMT, son niveau le plus élevé depuis fin janvier.
L'euro baissait également face au yen à 114,57 yens contre 114,74 yens jeudi.
Le dollar demeurait très faible face au yen à 82,34 yens contre 82,39 yens la veille au soir. Le billet vert est tombé jeudi à 82,11 yens vers 12H55 GMT, son niveau le plus faible depuis fin mai 1995 et sous le niveau qui avait provoqué une intervention des autorités japonaises le 15 septembre.
La relative stabilisation du dollar face à l'euro et au yen s'expliquait par la prudence des opérateurs avant la publication du rapport sur l'emploi aux Etats-Unis pour septembre (à 12H30 GMT), indicateur majeur pour évaluer la santé de l'économie américaine.
De mauvais chiffres renforceraient les spéculations qui remuent le marché et pèsent sur le dollar depuis l'été, à savoir que la Réserve fédérale américaine (Fed) pourrait remettre sous peu la planche à billets en marche pour empêcher un ralentissement trop marqué de la reprise économique aux Etats-Unis.
De plus, "l'affaiblissement récent du dollar devrait dominer les discussions" en cette fin de semaine lors de réunions à Washington des ministres des Finances du G7 et du G20, du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale, soulignait Michael Hewson, analyste chez CMC Markets.
Les marchés sont en effet remués par "des craintes sur le fait que les Etats-Unis pourraient être en train de laisser leur monnaie se dévaluer", notait M. Hewson.
En effet, un affaiblissement de sa devise rend les exportations d'un pays plus compétitives, enjeu capital alors que la reprise mondiale risque de chanceler.
Ces craintes, ainsi que les interventions effectives ou possibles de la Chine, du Japon et de l'Europe sur le marché des changes, alimentent le risque de voir les grandes nations ainsi que les pays émergents se livrer à une "guerre des changes" afin de protéger leurs économies, notaient des analystes.
De son côté, le président de la Banque centrale européenne (BCE), Jean-Claude Trichet, a souligné jeudi qu'il partageait "le point de vue des autorités américaines, quand elles rappellent qu'un dollar fort est dans l'intérêt des Etats-Unis".
La Commission européenne avait elle estimé que le niveau de l'euro était trop élevé, et que cela "pourrait affecter" la reprise économique.
Par ailleurs, le ministre japonais des Finances Yoshihiko Noda a réaffirmé vendredi que les autorités nippones étaient prêtes à prendre des dispositions fortes pour contrer l'ascension excessive et néfaste du yen, y compris via une nouvelle intervention directe sur les marchés.
Vers 09H30 GMT, la devise helvétique se stabilisait face à l'euro à 1,3451 franc suisse pour un euro, et baissait face au billet vert à 0,9666 franc suisse pour un dollar.
La livre britannique était stable face à l'euro à 87,68 pence pour un euro, comme face au billet vert à 1,5870 dollar.
L'once d'or valait 1.330,55 dollars contre 1.345 dollars jeudi soir.
Cours de vendredi Cours de jeudi
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09H30 GMT 21H00 GMT
EUR/USD 1,3914 1,3923 EUR/JPY 114,57 114,74 EUR/CHF 1,3451 1,3452 EUR/GBP 0,8768 0,8769 USD/JPY 82,34 82,39 USD/CHF 0,9666 0,9658 GBP/USD 1,5870 1,5872