L'euro repartait en petite baisse jeudi, après un bref passage au-dessus du seuil de 1,40 dollar, face à un billet vert toujours plombé par des inquiétudes sur l'économie américaine, alors que les Européens s'inquiètent de la force de l'euro qui handicape les exportations.
Vers 16H00 GMT (18H00 à Paris), l'euro valait 1,3918 dollar contre 1,3928 dollar mercredi à 21H00 GMT, les cambistes engrangeant quelques bénéfices après un bond de la monnaie unique à 1,4029 dollar vers 13H00 GMT, son niveau le plus élevé depuis fin janvier.
Face au yen, l'euro baissait à 114,61 yens contre 115,51 yens la veille.
Le dollar creusait ses pertes face au yen, à 82,35 yens contre 82,92 yens mercredi soir, après être tombé à 82,11 yens vers 12H55 GMT, son niveau le plus faible depuis fin mai 1995 et sous le niveau qui avait provoqué une intervention des autorités japonaises le 15 septembre.
Le bond de l'euro est intervenu pendant une conférence de presse du président de la Banque centrale européenne (BCE), Jean-Claude Trichet, faisant suite au maintien attendu du taux directeur de l'institution à 1%.
M. Trichet a notamment souligné qu'il partageait "le point de vue des autorités américaines, quand elles rappellent qu'un dollar fort est dans l'intérêt des Etats-Unis". Mais il n'a fait aucune allusion à un changement de la politique monétaire ou sur le marché des changes de l'institution, ont noté des analystes.
"Comme attendu, la BCE a minimisé la récente appréciation de l'euro face au dollar", commentait Jurgen Michels, analyste chez Citi. Cependant, en disant que le sujet des changes serait abordé en fin de semaine, lors de réunions avec le Fonds monétaire international (FMI), "M. Trichet a fait savoir qu'il n'est pas particulièrement satisfait du récent renforcement de l'euro", a poursuivi M. Michels.
Avant l'intervention de M. Trichet, la Commission européenne avait estimé le niveau de l'euro trop élevé, estimant que cela "pourrait affecter" la reprise économique.
De son côté, le directeur général du FMI Dominique Strauss-Kahn a affirmé prendre "très au sérieux la menace d'une guerre des monnaies".
M. Strauss-Kahn a indiqué que l'institution, qui réunit son assemblée générale annuelle à Washington, "fera des propositions" afin d'éviter une bataille des changes.
Les cambistes adoptaient désormais une posture prudente à la veille de la publication du rapport mensuel sur l'emploi et le chômage aux Etats-Unis, indicateur majeur pour évaluer la santé de l'économie américaine.
De mauvais chiffres vendredi renforceraient les spéculations qui remuent le marché depuis l'été, à savoir que la Réserve fédérale américaine (Fed) pourrait remettre sous peu la planche à billets en marche pour empêcher un ralentissement trop marqué de la reprise économique aux Etats-Unis.
Vers 16H00 GMT, la devise helvétique baissait face à l'euro à 1,3457 franc suisse pour un euro, comme face au billet vert à 0,9669 franc suisse pour un dollar, après un plus haut historique à 0,9555 franc suisse vers 07H35 GMT.
La livre britannique montait face à l'euro à 87,36 pence pour un euro, et progressait face au billet vert à 1,5930 dollar, grimpant même jusqu'à 1,6018 dollar, un plus haut depuis huit mois.
L'once d'or a fini à 1.345 dollars au fixing du soir contre 1.346,50 dollars mercredi soir, après avoir battu un nouveau record historique à 1.364,77 dollars vers 08H20 GMT.
Le yuan chinois a terminé à 6,6785 yuans pour un dollar contre 6,6805 yuans la veille.
Cours de jeudi Cours de mercredi
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16H00 GMT 21H00 GMT
EUR/USD 1,3918 1,3928 EUR/JPY 114,61 115,51 EUR/CHF 1,3457 1,3395 EUR/GBP 0,8736 0,8764 USD/JPY 82,35 82,92 USD/CHF 0,9669 0,9614 GBP/USD 1,5930 1,5887