Les entreprises américaines installées en Chine ont critiqué jeudi le projet de loi adopté par la Chambre des représentants visant à sanctionner les produits chinois parce que Pékin manipule sa monnaie.
"Montrer la Chine du doigt ne va pas aider l'économie américaine, mais cette loi pourrait faire perdre des emplois aux Etats-Unis", a déclaré John Watkins, président de la Chambre américaine de commerce en Chine, dans un communiqué.
"Nous appelons le Sénat à examiner en détail la proposition de loi et nous espérons que le processus législatif n'ira pas plus avant", poursuit le texte.
Le projet de loi a été adopté par la Chambre des représentants à une très large majorité de 348 pour et 79 contre.
Le vote est intervenu avant les élections de mi-mandat le 2 novembre et alors que la reprise économique donne des signes de faiblesse aux Etats-Unis, avec un taux de chômage toujours près de 10%.
Le Sénat américain doit adopter un projet de loi similaire après le 2 novembre. S'il le fait, la loi devra encore être signée par le président américain Barack Obama, qui a renforcé ses pressions sur Pékin mais n'a pas encore formellement pris position.
Le texte invite le gouvernement à considérer la fixation du taux de change du yuan par les autorités comme une forme de subvention aux exportations chinoises, et élargit les pouvoirs du département du Commerce pour imposer des droits de douane punitifs aux produits chinois.
La Chine a récemment redit qu'elle voulait rendre le taux de change de monnaie plus flexible, mais sans préciser dans quelles proportions.
Actuellement, le yuan ne peut fluctuer que de plus ou moins 0,5% autour d'un cours pivot fixé quotidiennement par la banque centrale. Certains parlementaires américains estiment qu'il est sous-évalué de 25% à 40%.
Les entreprises américaines implantées en Chine, tout en soutenant l'idée d'un taux de change du yuan davantage fixé par le marché, refusent les sanctions.
"Les parlementaires américains devraient se consacrer à préparer une réponse à la myriade de politiques industrielles chinoises, à la faible protection de la propriété intellectuelle et à un accès au marché (chinois) de plus en plus difficile", selon M. Watkins.