L'euro se stabilisait jeudi après avoir atteint face au dollar son plus haut niveau depuis cinq mois en dépit du coût exorbitant du sauvetage de l'Anglo Irish Bank révélé par l'Irlande et de l'abaissement de la note de crédit de l'Espagne par Moody's.
Vers 21H00 GMT (23H00 à Paris), l'euro cotait 1,3634 dollar contre 1,3625 dollar mercredi vers 21H00 GMT.
La monnaie unique européenne reculait face au yen, à 113,81 yens contre 114,06 yens mercredi soir.
Le dollar baissait aussi face à la monnaie nippone à 83,46 yens contre 83,72 yens la veille.
La monnaie unique a touché 1,3683 dollar, son plus haut niveau depuis la mi-avril, avant de se replier. Elle a résisté à une actualité chargée sur le front de la crise budgétaire des pays de la zone euro.
En Irlande, un des pays dont l'ampleur de la dette inquiète le plus les marchés, le gouvernement a annoncé que son déficit public atteindrait cette année 32% du produit intérieur brut, alourdi par le renflouement de l'Anglo Irish Bank.
En Espagne, le jour même où le gouvernement présentait un budget d'austérité, l'agence Moody's a retiré la note maximale "Aaa" du pays. Cette sanction a peu surpris les marchés, car Standard & Poor's et Fitch avaient retiré ce label à l'Espagne respectivement en janvier et mai, et la note n'est abaissée que d'un cran.
"Je pense que la tendance à la hausse de l'euro reste en place", a commenté Jessica Hoversen, de MF Global. "Toutes les mauvaises nouvelles annoncées en Irlande et Espagne étaient bien connues".
En revanche, côté américain, les facteurs qui pèsent depuis plusieurs semaines sur le billet vert, "assouplissement monétaire, affaiblissement de la croissance, sont connus mais continuent de fournir des raisons de vendre le dollar", a-t-elle ajouté.
La banque centrale s'est dite prête le 21 septembre à adopter de nouvelles mesures dites d'assouplissement quantitatif, qui consistent à acheter des titres sur les marchés du crédit pour soutenir la reprise. Elles reviennent à créer de la monnaie, et donc pèsent sur la valeur du dollar.
La devise américaine a malgré tout repris des couleurs à la faveur d'indicateurs encourageants aux Etats-Unis. Les nouvelles inscriptions au chômage y ont baissé un peu plus que prévu la semaine dernière, et l'indice ISM d'activité de la région de Chicago est remonté à son plus haut niveau depuis juin, à 60,4 points.
Ces chiffres "sont en apparence de nature à favoriser la prise de risque", et donc à pénaliser la valeur refuge qu'est le dollar, a commenté Alan Ruskin, de la Deutsche Bank. Mais "il faut se rappeler que ces bons chiffres (...) pourraient commencer à remettre en cause l'opinion selon laquelle l'assouplissement quantitatif est un fait accompli", d'où le rebond du dollar qui a suivi la publication de ces statistiques.
Vers 21H00 GMT, la devise helvétique baissait face à l'euro à 1,3397 franc suisse pour un euro, comme face au billet vert à 0,9825 franc suisse pour un dollar, après être grimpée à un record historique à 0,9709 franc suisse pour un dollar vers 10H30 GMT.
La livre britannique reculait face à l'euro à 86,75 pence pour un euro, comme face au billet vert à 1,5713 dollar.
La devise chinoise a fini à 6,6920 yuans pour un dollar contre 6,6873 yuans la veille.
Cours de jeudi Cours de mercredi
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21H00 GMT 21H00 GMT
EUR/USD 1,3634 1,3625 EUR/JPY 113,81 114,06 EUR/CHF 1,3397 1,3314 EUR/GBP 0,8675 0,8636 USD/JPY 83,46 83,72 USD/CHF 0,9825 0,9769 GBP/USD 1,5713 1,5783