L'incertitude était de mise il y a encore quelques semaines en arrière après les élections législatives et lors de la formation du nouveau gouvernement britannique.
Les doutes sur la coalition gouvernementale accompagnaient les doutes concernant l'orientation entre la devise européenne et la devise britannique. Les choses viennent de s'éclaircir grandement sur le plan politique et économique mais aussi graphique avec, cerise sur le gâteau, une surprise complémentaire de la part de la banque d'Angleterre :
- L'agence de notation Fitch avait égratigné le Royaume-Uni dans un rapport spécial début juin soulignant « le défi fiscal considérable » auquel les britanniques sont confrontés compte tenu d'un déficit budgétaire de plus de 10 % l'an passé. Le régime sec annoncé depuis pour éliminer la quasi-totalité du déficit en 5 ans avec une réduction de 25 % en moyenne des dépenses de chaque ministère, hors aide au développement et santé, est à la hauteur du défi, au moins en ce qui concerne pour l'heure la teneur des annonces. Le Royame-Uni qui pouvait encore apparaître il y a encore quelques semaines comme la future cible possible des marchés, montre là une clarté du propos que l'on retrouve un peu plus difficilement en zone euro et qui a été accueilli favorablement par le marché.
- Par ailleurs, le compte-rendu du dernier Comité de politique monétaire de la banque d'Angleterre des 9 et 10 juin divulgué mercredi dernier a montré que Andrew Sentance, l'un des membres, avait voté en faveur d'un relèvement des taux d'intérêt de 0,50 %, élément plutôt surprenant et susceptible d'élever la rémunération de la devise et donc d'accroître son attrait.
Le Royame-Uni vient de gagner 2 batailles, l'une concernant les finances publiques et l'autre en terme de politique monétaire, là où la zone euro peine encore un peu à convaincre et là où la BCE s'est vue obliger d'assouplir au contraire ses conditions de financement via le rachat d'obligations souveraines de certains pays de la périphérie face à la contagion de la crise grecque.
Ces 2 batailles ne sont toutefois que des victoires de court-moyen terme, après une dégradation prononcée entre 2007 et 2009 de la livre qui est ici corrigée en partie.
Graphiquement, l'euro-livre ne fait que retrouver son canal ascendant de long terme avec un prochain test important pour les acheteurs sur le support intermédiaire actuellement autour de 0,80 £.