Le président de l'Autorité des Marchés financiers (AMF) Jean-Pierre Jouyet s'est montré peu favorable à un maintien à long terme d'un euro faible, dans un entretien accordé au quotidien Le Monde paru samedi.
"Je ne crois pas qu'avoir un euro faible donne un avantage à long terme. Lorsqu'on a une monnaie faible, on gagne peut-être en compétitivité mais on a moins de source d'investissement et de financement de l'économie", a-t-il dit.
Interrogé sur la récente forte baisse de l'euro, M. Jouyet estime qu'un euro à 1,17 dollar "est un niveau convenable qui permet de profiter du rebond de la croissance mondiale". Mais ce qui est inquiétant, a-t-il ajouté, est "la vitesse de l'ajustement. L'important est de maîtriser les évolutions à venir car avoir une monnaie faible en permanence n'est pas en soi un objectif".
Vendredi la monnaie européenne est remontée au dessus de 1,21 dollar.
A propos des différences entre la France et l'Allemagne et de la pression des marchés, M. Jouyet note que "ce qui nous rattrape aujourd'hui c'est notre handicap par rapport à l'Allemagne en termes de réformes structurelles et de réduction de la dette et des déficits".
Enfin, le président de l'AMF ne craint pas, en l'état actuel des choses, une dégradation de la note AAA de la France. "Mais il pourrait en aller autrement si la réforme des retraites ou les engagements de consolidation budgétaire n'étaient pas jugés suffisamment crédibles par les marchés", a-t-il ajouté.