Le franc suisse a de nouveau atteint vendredi un plus haut historique face à la monnaie unique européenne, alors que la banque centrale suisse doit annoncer le 17 juin lors de sa décision sur les taux directeurs si elle va continuer ou non à défendre la monnaie helvétique.
La monnaie suisse a atteint 1,3867 franc pour un euro à 11H05 GMT, soit son niveau le plus élevé depuis l'introduction de la devise européenne, avant de se relâcher quelque peu. A 12H25 GMT, elle s'échangeait à 1,3946 CHF/EUR.
Face à la crise de la dette que traverse la zone euro, la devise suisse n'a cessé de se raffermir face à la monnaie unique européenne, profitant notamment de son caractère de "monnaie refuge", mais aussi de la solidité économique de la Confédération.
"Lors de l'ouverture du Swiss Economic Forum, hier (jeudi) en fin de journée, la présidente de la Confédération Doris Leuthard s'est montrée très soucieuse de l'évolution récente du franc suisse", ont commenté les analystes de la banque Pictet.
Les analystes de Hyposwiss ont également estimé que les marchés continuaient à réagir très "nerveusement" aux nouvelles concernant la zone euro.
La Banque nationale suisse (BNS, banque centrale) a jusqu'à présent répété qu'elle était décidée à lutter contrer une appréciation "excessive" de sa devise, en rachetant des euros contre des francs suisses sur les marchés.
Mais le 20 mai, l'institut d'émission a laissé entendre pour la première fois que cette tendance haussière n'était pas "forcément problématique" pour l'économie suisse, très dépendante de ses exportations vers l'UE et donc d'un franc suisse faible.
La BNS doit annoncer dans 13 jours sa politique sur les taux directeurs et une décision quant à une poursuite ou non de sa politique défensive pour le franc suisses est largement attendue.
La position de la banque centrale helvétique pourrait néanmoins devenir difficilement tenable.
Selon les estimation du Centre de recherches conjoncturelles (KOF) de l'université de Zurich, les opérations de rachat d'euros ont fait gonfler les réserves de change à un "niveau record" de 153 milliards de francs suisses (109,8 milliards d'euros).
Ces opérations de rachat d'euros, destinées à faire baisser la devise nationale, devraient devenir plus chères à l'avenir, ont averti les économistes du KOF.