La Chine, qui détient les plus grandes réserves de changes au monde, a rejeté jeudi comme "infondées" des informations de presse selon lesquelles elle s'interrogerait sur son portefeuille d'obligations libellées en euros, qui semblent avoir fait encore baisser l'euro.
"L'article est totalement infondé", a déclaré un responsable non nommé de l'Administration chinoise des changes (SAFE), sur le site de la SAFE, à propos d'informations du Financiel Times selon lesquelles "la Chine serait en train de revoir son portefeuille d'obligations en euros".
Le quotidien britannique, sans citer ses sources, a affirmé mercredi sur son site internet que la SAFE, en charge de la gestion des devises chinoises, avait "rencontré des banquiers étrangers à Pékin ces derniers jours pour discuter de la question" de la perte de valeur de son portefeuille en euros.
Elle a "exprimé son inquiétude à propos de son exposition" aux marchés grec, irlandais, italien, portugais et espagnol, selon le quotidien financier.
Les responsables des "réserves de change chinoises, en tant qu'investisseur à long terme responsable, ont toujours soutenu le principe de la diversification. Le marché européen a été, est et sera un des plus importants marchés d'investissements pour les réserves de change" de la Chine, affirme la SAFE.
"Nous soutenons la série de mesures de stabilisation prises par l'Union européenne et le Fonds monétaire international. Nous sommes confiants que grâce aux efforts internationaux, la zone euro va certainement pouvoir surmonter ses difficultés, préserver la stabilité et le développement sain du marché financier européen", a ajouté le responsable.
L'euro a chuté mercredi à 1,2167 dollar, près de son plus bas niveau depuis 2006 (1,2144 dollar) atteint une semaine plus tôt.
"Aux Etats-Unis, le marché a été touché après l'article du Financial Times", a relevé jeudi Crédit Agricole CIB.
"A NOS yeux, il ne faut pas exagérer de telles nouvelles. Nous ne nous attendons pas à ce que la Chine vende massivement ses avoirs européens, non seulement par manque d'alternative, mais aussi parce qu'il pourrait devenir intéressant de racheter de l'euro à un moment donné", a commenté Sébastien Barbé, économiste de la banque, sans exclure toutefois que la Chine puisse être plus sélective en Europe et hésite à investir dans des pays moins bien notés.
La Chine détient les premières réserves de change au monde, de 2.447 milliards de dollars fin mars.
Leur composition exacte reste l'objet de spéculations, mais les analystes estiment qu'elles sont encore très majoritairement en dollars, de l'ordre de 70%.
Le Financial Times estime à 630 milliards de dollars les obligations en euros détenues par la Chine.
De son côté, le fonds souverain chinois CIC, qui gère une partie des réserves de change du pays, a nié tout changement de stratégie.
"Les fluctuations à court terme n'ont pas sur nous un gros impact", a indiqué son directeur général Gao Xiqing cité par Chine Nouvelle en ajoutant que CIC allait continuer à investir en Europe.
Selon un expert européen, l'exposition de CIC en Europe n'est probablement pas très importante.