L'euro se dirigeait à grande vitesse vers le seuil de 1,30 dollar dollar mardi, après avoir enfoncé les seuils de faiblesse, plombé par la crainte que la Grèce ne parvienne pas à redresser ses finances et par la peur d'une contagion de la crise, avec l'Espagne en ligne de mire.
Vers 18H00 GMT (20H00 à Paris), l'euro valait 1,3022 dollar, contre 1,3187 dollar lundi vers 21H00 GMT. Enchaînant les plus bas au cours de la séance, la monnaie unique est tombée jusqu'à 1,3012 euro pour un euro, son niveau le plus faible depuis le 28 avril 2009 face au dollar.
L'euro était également en baisse face à la monnaie nippone, à 122,87 yens contre 124,71 yens lundi soir.
Le billet vert se repliait légèrement face au yen, à 94,35 yens contre 94,55 yens la veille.
"Les investisseurs craignent tout simplement que le prêt de l'Union européenne et du Fonds monétaire international ne soit pas suffisant. Il a fallu longtemps aux dirigeants pour se mettre d'accord sur une solution, si cela ne marche pas, la question se pose, comment va-t-on fixer le problème", a expliqué Jessica Hoversen, de MF Global.
Bien que la Grèce ait obtenu ce week-end de la zone euro et du FMI des prêts de 110 milliards d'euros sur trois ans, les cambistes ont continué à se défaire de leurs euros depuis le début de la semaine.
La monnaie unique reste par ailleurs durement pénalisée par la crainte que la crise de la dette grecque ne s'étende à d'autres membres de la zone euro, notamment à l'Espagne.
Des rumeurs selon lesquelles d'autres agences de notation allaient dégrader la note de l'Espagne et selon lesquelles Madrid pourrait demander une aide financière colossale au FMI ont fait plonger les Bourses dans le monde.
Le prix Nobel d'économie Joseph Stiglitz a même prédit mardi la fin possible de l'euro si l'Europe ne parvient pas à régler ses "problèmes institutionnels fondamentaux", dans la foulée de la crise grecque.
Les économistes mettent par ailleurs en doute la capacité de la Grèce à redresser ses finances publiques.
"Avec un taux d'intérêt fixe, une économie en récession, et d'importants mouvements de protestation, rien ne garantit que le gouvernement grec puisse réussir à réaliser les baisses de dépenses publiques nécessaires, qui sont une condition des prêts" offerts par la zone euro et le FMI, a estimé Jane Foley, économiste chez Forex.com.
Autre faiblesse pour la monnaie unique, la Banque centrale européenne a décidé lundi d'assouplir ses règles de crédit pour les obligations grecques, une mesure exceptionnelle prise pour la bonne cause mais en contradiction avec ses principes et susceptible d'écorner sa crédibilité.
Fondée sur une argumentation "douteuse", cette décision "n'est pas exactement de nature à améliorer la crédibilité de la BCE et elle pourrait faire pression sur l'euro", a jugé Ulrich Leuchtmann, de Commerzbank.
"Il y a probablement des craintes que la BCE ne soit obligée de réintroduire des opérations de refinancement à long terme illimitées", a ajouté Jessica Hoversen.
Enfin, un indicateur décevant a achevé de plomber l'atmosphère de la zone euro: les ventes de détail ont chuté de 2,4% sur un mois en Allemagne en mars, un chiffre largement inférieur aux attentes.
Vers 18H00 GMT, la livre britannique s'inscrivait en hausse face à l'euro, à 85,84 pence mais en baisse face à la monnaie américaine, à 1,5169 pour un dollar.
La monnaie helvétique était stable face à l'euro à 1,4323 franc suisse pour un euro, et en baisse face au dollar, à 1,0999 franc suisse pour un dollar.
La monnaie chinoise a fini à 6,8268 yuans pour un dollar contre 6,8253 yuans lundi.
Cours de mardi Cours de lundi
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18H00 GMT 21H00 GMT
EUR/USD 1,3022 1,3187 EUR/JPY 122,87 124,71 EUR/CHF 1,4323 1,4324 EUR/GBP 0,8584 0,8651 USD/JPY 94,35 94,55 USD/CHF 1,0999 1,0859 GBP/USD 1,5169 1,5244