L'euro s'échangeait jeudi matin au-dessus du seuil de 1,32 dollar, après avoir enchaîné la veille les plus bas depuis un an, mais restait sous pression après la dégradation des notes souveraines de la Grèce, de l'Espagne et du Portugal par l'agence Standard & Poor's.
Vers 06H00 GMT (08H00 à Paris) l'euro valait 1,3227 dollar contre 1,3218 dollar mercredi vers 21H00 GMT, après être tombé la veille jusqu'à 1,3115 dollar vers 17H05 GMT, son plus bas niveau depuis fin avril 2009.
L'euro était quasi stable face à la monnaie nippone à 124,23 yens contre 124,28 yens mercredi soir.
Le dollar se repliait face au yen, à 93,93 yens contre 94,03 yens la veille.
La monnaie unique a gagné un peu de répit mercredi soir après l'appel de la chancelière allemande Angela Merkel à "accélérer" les négociations en cours avec le gouvernement grec sur un redressement des finances publiques de la Grèce, afin d'activer le plus rapidement possible le plan d'aide au pays.
"Nous assistons à une mobilisation de secours après les discussions menées mercredi soir sur le plan de sauvetage grec", a estimé Thio Chin Loo, une cambiste de BNP Paris à Singapour.
La devise européenne profitait également de l'état d'esprit plus positif des marchés américains. Les résultats de sociétés supérieurs aux attentes ont été de nouveau salués à la Bourse de New York mercredi, après avoir été relégués au second plan lors de la forte baisse de la veille.
Cependant, les gains de l'euro étaient entravés par les craintes de propagation de la crise grecque aux pays périphériques, surnommés "PIIGS" (Portugal, Italie/Irlande, Grèce et Espagne), aux déficits publics inquiétants.
Mercredi, Standard & Poor's a de nouveau semé l'effroi en dégradant d'un cran la note souveraine de l'Espagne, de "AA+" à "AA", du fait de craintes sur la situation budgétaire du pays, précipitant la monnaie unique, déjà sous forte pression depuis mardi, dans de nouveaux creux.
Cette annonce a attisé chez les investisseurs la crainte que la crise de la dette grecque ne fasse tache d'huile en zone euro et ne s'étende au Portugal, à l'Espagne, l'Italie et l'Irlande.
Les présidents du Fonds monétaire internationale (FMI) et de la Banque centrale européenne (BCE) ont d'ailleurs insisté mercredi à Berlin sur l'urgence d'aider la Grèce, en appelant aux députés, pour beaucoup encore réticents et selon lesquels les aides atteindraient 120 milliards d'euros d'ici à fin 2012.
Les dirigeants européens et du FMI ont multiplié les initiatives pour enrayer la panique sur les marchés, à commencer par la convocation d'un sommet de la zone euro, sans doute le 10 mai.
Les déboires de l'euro devraient d'ailleurs se poursuivre, selon l'analyste de BNP Paris.
"La parité euro/dollar est très attaquée. Nous sommes préparés à une mauvaise performance de l'euro", a-t-elle affirmé.
Vers 06H00 GMT, la livre britannique reculait face à l'euro, à 87,29 pence pour un euro, comme face au dollar à 1,5152 dollar.
La monnaie helvétique reculait face à l'euro, à 1,4346 franc suisse pour un euro et face au dollar à 1,0846 franc suisse pour un dollar.
Cours de jeudi Cours de mercredi
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06H00 GMT 21H00 GMT
EUR/USD 1,3227 1,3218 EUR/JPY 124,23 124,28 EUR/CHF 1,4346 1,4332 EUR/GBP 0,8729 0,8688 USD/JPY 93,93 94,03 USD/CHF 1,0846 1,0841 GBP/USD 1,5152 1,5207