Lors des multiples tractations qui avaient abouti fin mars à la formalisation d'un accord-cadre, sous l'égide de l'Union Européenne et du FMI, auquel la Grèce pourrait avoir recours en cas de difficulté à se financer à des taux satisfaisants ou en cas d'incapacité à lever des fonds sur le marché, les taux avaient emprunté la voie de la temporisation et du repli sous 6,5%.
Le voile s'était donc levé temporairement sur les questionnements généraux du problème. Mais qui dit accord-cadre dit aussi modalités de mise en place concrète, un sujet aux contours incertains laissés en suspens et suscitant d'autres questionnements pour lesquels, le marché à visiblement demandé à ce que l'on lève également le voile sur ces aspects précis par le biais d'une envolée des taux d'intérêts grecs à plus de 7,40 % (courbe ci-dessous), du jamais vu depuis 1998.
Face à ce second mouvement de hausse, les autorités politiques et monétaires étaient donc à pied d'œuvre ce week-end pour tenter de formaliser les termes concrets d'une aide matérielle sous forme de prêts à taux bonifiés et préparer le prochain sommet à Madrid vendredi prochain où se réuniront les Ministres des Finances et les banquiers centraux européens.
Dans l'attente de ce second message et de la réaction du marché obligataire à sa suite, il convient de se tourner vers l'euro qui a accusé un nouvel accès de faiblesse avant de se reprendre sur son support historique ascendant aux alentours de 1,32 $, support présenté sur un plan large dans notre analyse forex il y a 15 jours.
Le support concentre des forces acheteuses qui ont initié un rebond et la formation d'un double bottom ou double creux. Il s'agit de la tentative de rebond la plus sérieuse constatée depuis que l'euro-dollar a débuté cette phase baissière. Elle nécessite néanmoins encore plus d'une confirmation.
En cas de rupture la résistance à 1,36, les cambistes auraient 1,38 dans le viseur.
Inutile de rappeler que la continuation baissière sous 1,32 invaliderait par contre le support ascendant en place depuis 2001, soit pratiquement depuis la mise en place de la monnaie unique.