"Nous avons vécu hier un jour important pour l'euro", voilà en substance l'une des paroles prononcées par Angela Merkel vendredi dernier, soit le lendemain de la conclusion de l'accord formalisé entre les chefs d'États de la zone euro permettant de pallier, sous conditions, aux difficultés de financement sur les marchés financiers d'un pays membre, Grèce en tête.
Derrière les démonstrations de satisfactions politiques, pour l'heure la réaction des marchés est plutôt en demi-teinte.
D'un côté, la Bourse grecque a rebondi assez fortement vendredi dernier mais d'un autre côté les marchés obligataires laissent les taux des obligations grecques à 10 ans au-dessus de 6 %, même si une détente a été enregistrée en fin de semaine.
Sur le marché des CDS – Credit Default Swap- assurances via lesquelles les opérateurs se couvrent contre les éventuels défauts de paiements des sociétés ou des États, la détente est également minime.
Qu'en est-il de l'euro ?
Un plus bas à 1,3268 $ a été touché le jour même de l'accord, jeudi 25 mars, avant un rebond en direction de 1,35 $ en fin de semaine.
L'analyse graphique délivre un message clair : le moment est également important voire historique pour l'euro-dollar. La devise européenne vient de toucher jeudi son support ascendant majeur de long terme en place depuis le début de la précédente décennie, soit pratiquement depuis l'avènement de la monnaie unique.
Pour conserver cette tendance, l'euro devra néanmoins s'affranchir assez vite de la résistance horizontale à 1,382-1,384 pour se redonner du champ à la hausse.
En cas de rupture de ce support historique ascendant sous 1,32, les vendeurs auraient par contre en ligne de mire 1,24 $ à terme avec un premier objectif en direction de 1,288, c'est à dire les plus bas d'avril 2009.