L'euro poursuivait son recul face au dollar mardi, s'installant sous 1,36 dollar, pénalisé par un regain d'inquiétudes sur la Grèce et sur les risques de contagion au sein de la zone euro, alors que le marché reste prudent vis-à-vis d'un éventuel Fonds monétaire européen.
Vers 14h00 GMT (15H00 à Paris), l'euro valait 1,3553 dollar contre 1,3631 dollar lundi vers 22H00 GMT.
L'euro perdait également du terrain face au yen à 121,70 yens contre 123,07 yens lundi soir.
Le dollar reculait aussi face à la monnaie nippone, à 89,78 yens contre 90,27 yens la veille.
La chancelière allemande Angela Merkel a de nouveau soutenu mardi l'idée d'un Fonds monétaire européen, en soulignant qu'il devrait comporter un mécanisme de "sanctions" et en insistant sur une modification des traités pour y parvenir.
"Si des discussions naissantes sur un Fonds monétaire européen représentent un pas en avant pour poser les bases d'une union monétaire plus pérenne, il devrait être mis en place trop tard pour aider la Grèce", commentait Michael Hart, analyste chez Citigroup.
De plus, "maintenant qu'une telle idée a été mise sur la table et acceptée par les responsables européens, l'échec de la création d'une telle structure serait encore plus préjudiciable pour l'euro que la seule crise grecque", ajoutait M. Hart.
Autre source de prudence, "ces discussions détournent l'attention loin des vrais problèmes" de la Grèce et de la zone euro, mettaient en garde les analystes de Commerzbank. "La Grèce doit encore convaincre (...) et cette tâche herculéenne pourrait être encore plus ardue s'il s'avère que les vraies causes de la crise sont camouflées", ajoutait Commerzbank.
En outre, "un certain nombre de pays sont prêts à prendre la place de la Grèce (au centre des inquiétudes, ndlr), notamment le Portugal et l'Italie", prévenait Phil McHugh, analyste du courtier Currencies Direct, ce qui "devrait maintenir l'euro sous pression dans l'immédiat".
Dans ce contexte, le gouvernement portugais a dévoilé lundi les grandes lignes de son programme de stabilité économique et de croissance 2010-13, basé sur une réduction des dépenses, la relance des privatisations et le report d'investissements.
Ces "promesses d'austérité (...) avaient peut-être pour but de calmer les spéculations qui font du Portugal le prochain pays vulnérable de la zone euro après la Grèce", notait Jane Foley, analyste chez Forex.com.
Mais elles ne semblent pas avoir convaincu l'agence de notation Fitch, qui, inquiète de la gestion par le Portugal de son déficit budgétaire, a indiqué mardi qu'elle n'exclut pas une dégradation de la note de crédit du pays.
Le marché pouvait aussi être perturbé par une note de l'agence de notation Moody's, qui a indiqué qu'elle allait ENTREPRENDRE sur trois ans de réévaluer les notes de crédit des banques britanniques à la lumière du retrait des mesures d'aides gouvernementale obtenues pendant la crise.
Vers 14H00 GMT, la livre britannique reculait face à l'euro à 90,56 pence pour un euro, comme face au dollar à 1,4967 dollar.
La monnaie helvétique était stable face à l'euro à 1,4628 franc suisse pour un euro, mais baissait face au dollar à 1,0792 franc suisse pour un dollar.
L'once d'or a terminé à 1.120 dollars au fixing du matin contre 1.125,75 dollars lundi soir.
Le yuan chinois a fini à 6,8263 yuans pour un dollar contre 6,8264 yuans lundi.
Cours de mardi Cours de lundi
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14H00 GMT 22H00 GMT
EUR/USD 1,3553 1,3631 EUR/JPY 121,70 123,07 EUR/CHF 1,4628 1,4629 EUR/GBP 0,9056 0,9047 USD/JPY 89,78 90,27 USD/CHF 1,0792 1,0728 GBP/USD 1,4967 1,5062