Le département américain de la Justice (DoJ) enquête pour déterminer si plusieurs grands fonds d'investissements se sont alliés pour spéculer à la baisse sur l'euro, profitant de la crise de la dette publique grecque pour s'enrichir, a rapporté mercredi le Wall Street Journal.
Selon le quotidien financier américain, qui cite des sources proches du dossier, le DoJ a demandé à au moins quatre fonds spéculatifs (SAC Capital Advisors, Greenlight Capital, Soros Fund Management and Paulson & Co) de conserver des traces de leurs opérations de marché et de leurs courriers électroniques concernant la monnaie européenne.
Les autorités américaines chercheraient à savoir si ces fonds ont agi de concert, après un article du WSJ rapportant que des gérants de ces fonds avaient estimé lors d'un dîner privé que l'euro tomberait "probablement" autour d'un dollar, y voyant une opportunité pour empocher d'énormes gains.
L'euro est passé de plus de 1,50 dollar en décembre à moins de 1,35 dollar mardi, en raison d'incertitudes sur la solidité financière de la Grèce, mais aussi d'autres pays de la zone euro.
Contacté par l'AFP, le DoJ n'a pas souhaité commenter ces informations, qui interviennent alors que des fonds spéculatifs, accusés d'amplifier la crise avec leurs paris, ont été montré du doigt lors de la chute de l'euro.
Un porte-parole du fonds de George Soros a indiqué à l'AFP que "toute suggestion de manquement de la part de Soros Fund Management était infondée", précisant que la société allait "coopérer pleinement avec toute demande du gouvernement".
"Il est devenu commun de se tourner vers George Soros quand le marché des changes fait l'actualité", a ajouté le porte-parole dans un courrier électronique.
Le milliardaire américain est célèbre pour s'être enrichi en spéculant contre la livre sterling en 1992, forçant son retrait du système monétaire européen.