Les banques anglaises sont parmi les plus exposées sur Dubaï.
HSBC, Standard Chartered et Barclays apparaissent toutes 3 sur le podium des banques portant les principaux risques envers les Émirats Arabes Unis (E.A.U).
Si on ajoute la Lloyds, le montant global des encours de ces 4 banques est d'environ 20 milliards de dollars.
Lors de l'annonce du report de 6 mois d'un remboursement de 3,5 milliards $ le 26 novembre par la principale entité immobilière de la ville-émirat, la Livre Sterling a encaissé une petite secousse à la baisse contre le dollar et l'euro avant un retour au calme.
Existe-t-il réellement un lien entre les 2 et quelles en sont les principales incidences ?
En premier lieu, il convient de noter que le nouvel affaiblissement de la Livre Sterling contre euro remonte au 20 novembre. La nouvelle de l'incapacité de Dubaï à honorer un paiement en temps et en heure ne fait en réalité qu'accentuer une tendance court terme déjà initiée 6 jours auparavant.

Durement touchée par la crise, il n'est pas anormal, eu égard à l'évolution depuis 1 an de la Livre, que celle-ci fasse l'objet de dégagements au profit de devises plus importantes comme les deux citées plus haut.
En second lieu, la configuration graphique à l'issue d'un biseau descendant au cours des 9 semaines précédentes qui a débouché sur une hausse de l'euro contre la devise britannique est tout à fait classique, de telles figures étant plutôt le signe d'un épuisement progressif de tendance.
Le retour de la devise européenne sur 0,94£ est désormais le plus probable, dans l'éventualité du franchissement de la dernière moyenne mobile (bleu), la tendance moyen et long terme étant parfaitement haussières. Seule la rupture du support (rouge) remettrait en cause ce mouvement débuté il y a 2 ans
Enfin, à plus long terme, cet événement replace la question de la solvabilité des États au centre des débats et des marchés financiers qui se focalisent particulièrement sur les pays baltes ou la Grèce par exemple en Europe mais aussi, en ce qui concerne les grands pays, sur le Royaume-Uni dont les déficits et l'endettement publics ont explosé à la hausse ces derniers mois.
Le Royaume-Uni a déjà nationalisé en partie voire en totalité plusieurs banques, l'élévation de la perception de ce risque bancaire particulier joue donc également sur l'appréciation de sa solvabilité plus ou moins directement, même si le montant des engagements reste assez modeste par rapport à l'ensemble de la surface de l'économie anglaise.