Le ministre des Finances japonais, Hirohisa Fujii, a qualifié vendredi de "mauvaise" pour l'économie nippone la hausse de la valeur du yen par rapport à celle du dollar, lequel est descendu brièvement sous la barre des 85 yens.
"Je pense que l'on pourrait considérer comme anormal le fait qu'une telle situation se prolonge", a-t-il ajouté, laissant entendre que dans ce cas le gouvernement ne resterait pas inerte.
Le billet vert évolue actuellement à son niveau le plus bas en 14 ans.
"Des mouvements brusques et amples sur les marchés des changes ne sont pas souhaitables", avait déjà commenté jeudi soir à Tokyo le Premier ministre japonais, Yukio Hatoyama, insistant sur le fait qu'il s'agit davantage "d'un déclin du dollar que d'une hausse du yen".
Le Japon craint que ces fortes fluctuations des changes ne replongent le pays dans la récession dont il vient de s'extraire ces deux derniers trimestres.
Le ministre des Finances a précisé vendredi qu'il envisageait des discussions avec les autorités compétentes américaines et européennes, selon des propos rapportés par l'agence de presse japonaise Jiji.
Le gouvernement nippon n'est pas intervenu sur le marché des changes pour affaiblir le yen depuis mars 2004. Une action isolée paraît difficile selon les observateurs.
"Nous agirons de façon appropriée contre des mouvements erratiques afin de stabiliser les marchés financiers internationaux", a prévenu M. Fujii, précisant toutefois qu'il avait encore besoin d'un peu de temps "pour regarder la situation de plus près".
La hausse du yen, qui menace d'entraver la reprise amorcée grâce aux commandes en provenance des pays asiatiques, pénalise également les entreprises exportatrices à la Bourse de Tokyo. Les prévisions financières de ces dernières étant souvent calculées sur la base d'un cours de change plus favorable d'un dollar à 90 yens, les investisseurs craignent de mauvaises surprises.
L'indice nikkei 225, moyenne non pondérée des 225 valeurs vedettes de la place tokyoïte, perdait près de 2% à 13H30 (04H30 GMT), une heure et demie avant la clôture, s'affichant en recul de quelque 185 points à 9.199 points.
L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau cédait pour sa part 1,35% pour s'afficher à 818,6 points.