L'Estonie a salué mardi les déclarations européennes selon lesquelles ce petit pays balte très durement frappé par la crise pourrait rejoindre l'euro en 2011, avant ses deux voisins eux aussi en grande difficulté, la Lettonie et la Lituanie.
"L'Estonie accueille avec satisfaction toute expression de soutien à son objectif d'entrer dans la zone euro", a déclaré à l'AFP le ministre des Finances, Jurgen Ligi, après que le Commissaire européen chargé des Affaires économiques Joaquin Almunia eut estimé que ce pays en serait capable.
"La déclaration de Joaquin Almunia est une reconnaissance de ce que nous avons fait pour parvenir à ce but", a-t-il ajouté.
L'Estonie adoptera l'euro en 2011 "si tout se passe bien", a déclaré M. Almunia cité dans l'hebdommadaire autrichien Profil lundi.
Le gouverneur de la banque centrale estonienne, Andres Lipstok, a pour sa part déclaré à l'AFP que remplir les critères macroéconomiques requis pour entrer dans la zone euro constituait pour l'Estonie "le plus grand objectif macropolitique de 2009 et 2010".
Il a estimé également qu'une adoption de la monnaie européenne favoriserait le redressement de l'économie en profonde récession.
Les voisines de l'Estonie, la Lituanie et la Lettonie, elles aussi tigres économiques de la Baltique à présent déchus, n'espèrent pas rejoindre l'euro aussi rapidement.
La Lituanie a manqué en 2007 de très peu l'objectif d'inflation fixé par le traité européen de Maastricht, une des conditions du passage à l'euro et se bat actuellement contre le déficit monstre de ses finances publiques.
Le Premier ministre lituanien Andrius Kubilius, pour qui l'euro pourrait protéger son pays contre de futures crises, a avancé la date de 2012.
Mais la présidente lituanienne Dalia Grybauskaite, qui a quitté son poste de commissaire européenne chargée du Budget après son élection en mai, juge l'HORIZON 2013, ou même 2015, plus plausible. Bruxelles retient cette dernière date.
La Lettonie, qui fait l'objet d'un plan de sauvetage mené sous l'égide du FMI avec la participation entre autres de l'Union européenne, a fait face à des rumeurs répétées selon lesquelles elle pourrait être forcée de rompre le lien fixe avec l'euro de sa monnaie, le lat.
Aux termes du plan de sauvetage, Riga a réduit ses dépenses pour tenter d'atteindre les critères de Maastricht d'ici 2012 et d'adopter l'euro en 2013.