L'euro, qui avait grimpé face au dollar, dont le statut de monnaie de référence mondiale a été malmené mardi par un article controversé, s'enfonçait mercredi en milieu d'échanges européens après les chiffres de la croissance au deuxième trimestre.
Vers 13H00 GMT (15H00 à Paris), l'euro cédait du terrain face au dollar, la monnaie unique européenne s'échangeant à 1,4679 dollar contre 1,4715 dollar mardi.
Le billet vert remontait face à la monnaie nipponne à 89,12 yens contre 88,82 yens la veille. L'euro s'appréciait aussi face au yen à 130,80 yens contre 130,72 yens.
La monnaie unique européenne effaçait ses gains de la veille, mercredi, après des chiffres montrant que l'économie de la zone euro s'est contractée plus que prévu au deuxième trimestre, avec un recul du PIB de 0,2% comparé aux trois mois précédents, contre -0,1% annoncé dans une précédente estimation.
Mardi, le dollar avait reculé face à l'euro à la suite d'informations de presse indiquant que certains pays voudraient abandonner le dollar comme référence pour les échanges pétroliers, ce qui porterait un coup à son statut de monnaie de réserve mondiale.
Selon le quotidien britannique The Independent mardi, les pays arabes du Golfe envisagent, avec la Chine, la Russie, le Japon et la France, de remplacer le dollar dans les échanges pétroliers par un panier de monnaies incluant le yen, le yuan chinois, l'euro, l'or et la future monnaie commune du Golfe.
Ces informations ont toutefois été démenties par plusieurs pays concernés, dont le Qatar, la Russie et le Koweït. Le ministère français de l'Economie les a qualifié mercredi de "spéculations" sans "aucun fondement".
"Quasiment personne sur les marchés ne pense que cet article est fondé" rapportait Audrey Childe-Freeman, de BBH. "Ce n'est un secret pour personne que le dollar est un symbole de l'influence américaine et que la Russie, la Chine et d'autres pays voudraient le voir battu en brêche (...) Mais c'est une chose de vouloir sortir du dollar, c'en est une autre de se mettre d'accord sur une alternative" ajoutait l'analyste.
"L'Australie avait déjà bien ouvert le bal (des ventes de dollars et des achats de devises à haut rendement, ndlr) hier, alors qu'elle est le premier pays du G20 à remonter son taux directeur (à 3,25%, ndlr)", commentait David Jones, d'IG Index.
L'Australie est la première économie mondiale majeure à prendre une telle mesure depuis l'éclatement de la crise, ce qui a alimenté la confiance dans la reprise et poussé les investisseurs à se délester de billets verts, considérés davantage comme valeur refuge en temps de crise.
La Norvège pourrait être le prochain pays à suivre cet exemple, tandis que les Etats-Unis et la Grande-Bretagne (qui commence mercredi sa réunion de politique monétaire) devraient au contraire laisser encore leur monnaie se déprécier en maintenant leurs taux bas.
L'or continuait de s'envoler vers des cîmes inédites : il touchait 1.048,43 dollars au prix "spot" (comptant) sur le marché londonien mercredi.
Vers 13H00 GMT, la livre remontait face à l'euro à 92,40 pence pour un euro, et baissait face au billet vert à 1,5885 dollar pour une livre sterling.
La monnaie helvétique se dépréciait face à l'euro à 1,5151 franc suisse pour un euro, ainsi que face au dollar à 1,0323 franc suisse pour un dollar.
L'once d'or s'échangeait à 1.047 dollars au fixing du matin contre 1.038,75 dollars la veille au soir.
Le yuan chinois a fini à 6,8265 yuans pour un dollar contre 6,8263 yuans mardi.
Cours de mercredi cours de mardi
----------------------------------
13H00 GMT 21H00 GMT
EUR/USD 1,4679 1,4715 EUR/JPY 130,80 130,72 EUR/CHF 1,5151 1,5114 EUR/GBP 0,9240 0,9246 USD/JPY 89,12 88,82 USD/CHF 1,0323 1,0269 GBP/USD 1,5885 1,5914