Le Gouverneur de la Banque d'Angleterre, Bank of England (BoE), a indiqué semaine dernière à un journal anglais que «la chute du taux de change que nous avons vue sera utile (…) pour réduire le déficit commercial», une phrase ensuite reprise par le Financial Times.
D'ordinaire un banquier central fait preuve de beaucoup plus de mesures dans ses propos et se montre assez peu à l'aise en public avec la baisse de la monnaie dont il a la charge. Cette affirmation a été interprétée par le marché des changes comme étant un véritable signal de vente de la devise britannique, voire pour certain comme un changement de politique.
D'autres sources émanant de la BoE relayées par des journaux anglais durant ce week-end ont tenté de replacer ces propos dans leur contexte, le Gouverneur ayant en fait prononcé ces paroles à un journal de Newcastle qui mène justement une campagne pour booster les exportations locales.
Il y aurait eu une mauvaise interprétation entre la baisse passée susceptible d'aider les exportations anglaises et une volonté réelle de laisser filer la Livre à l'avenir.
Malentendu ou pas, toujours est-il que la devise a baissé de nouveau cette semaine et tout cela vient parachever un mouvement baissier déjà en place depuis le mois dernier vis à vis de l'euro.
En premier lieu, force est de constater que la devise britannique reste à l'intérieur d'une tendance fortement baissière - reprise en rouge sur le graphique – que nous rappelions dans la précédente analyse fin juillet alors que le calme sur la parité semblait être revenu.
La rupture à la hausse de la résistance baissière issue des plus hauts de décembre 2008, janvier et mars 2009 a également propulsé en bonne logique les cours vers les 0,90. Mervyn King, le Gouverneur de la Banque d'Angleterre, a fait le reste cette semaine...
Dans la ligne de mire s'affiche désormais le chiffre 1, soit la parité mythique entre la devise continentale pan-européenne et la monnaie insulaire toujours réfractaire à l'entrée dans la zone euro.
Une rupture du support et de la moyenne mobile – en rouge – qui soutiennent cette nouvelle tendance invaliderait partiellement ce scénario de baisse vers la parité exacte entre euro et Livre Sterling.
Enfin, la configuration actuelle sous forme d'élargissement est le terrain propice à de possibles accroissements de la volatilité.