Le dollar se redressait face à l'euro vendredi en milieu d'échanges européens, après les chiffres de l'emploi américain, renversant la logique de goût du risque qui récompensait, mécaniquement pendant la crise, les devises risquées à chaque embellie, même américaine.
Vers 13H30 GMT (15H30 à Paris), l'euro s'échangeait à 1,4214 dollar contre 1,4252 dollar jeudi à 21H00 GMT.
La monnaie unique européenne gagnait quelques fractions face au yen à 132,41 yens contre 132,04 yens la veille.
Le dollar reprenait un peu de terrain face à la devise nippone à 92,98 yens contre 92,64 yens jeudi.
Le billet vert s'est envolé vendredi, passant sous 1,42 (1,4192) dollar pour un euro, alors que les marchés saluaient la publication des chiffres de l'emploi américain, semblant renverser la logique de goût du risque qui récompensait mécaniquement pendant la crise les devises risquées (euro, livre sterling, dollars des antipodes et devises des économies émergentes) à chaque embellie, même américaine.
Cette réaction a déjà été observée à plusieurs reprises dans les dernière semaines et pourrait confirmer qu'une nouvelle logique est en train de prendre la direction du marché des changes.
Les destructions d'emplois aux Etats-Unis ont ralenti au-delà des attentes en août, mais le taux de chômage a progressé bien plus que prévu, pour s'établir à 9,7%, son plus haut niveau depuis juin 1983.
La première économie mondiale a supprimé 216.000 emplois nets, contre 276.000 en juillet et 463.000 en juin. Le ralentissement des licenciements est plus fort que ne le pensaient les analystes, qui tablaient sur 230.000 suppressions d'emplois.
Le bond du taux de chômage (+0,3 point par rapport à fin juillet) s'explique par une révision en forte hausse des licenciements des deux mois précédents, ayant fait apparaître 49.000 suppressions de postes supplémentaires.
Une amélioration du marché du travail aux Etats-Unis est considérée comme essentielle pour une reprise de la consommation des ménages et donc une relance de la croissance.
"Après la torpeur estivale, qui s'est caractérisée par des échanges irréguliers, ce rapport sur l'emploi devrait donner une direction plus claire au dollar" commentait Stuart Bennett, de Calyon.
La prudence restait cependant de mise alors que le président de la Banque centrale européenne Jean-Claude Trichet a estimé, vendredi, qu'il était "prématuré" de proclamer la fin de la crise après les signes d'amélioration récents des perspectives économiques en zone euro.
Les investisseurs attendaient désormais la réunion des ministres du G20 à Londres samedi et dimanche : "des commentaires prudemment optimistes de la part des responsables économiques, notamment de la Fed, semblent avoir encouragé le marché à intégrer une solide mais lente reprise dans les cours actuels. Il s'agira probablement du thème principal du G20 dans la mesure où ce sera peut-être la seule chose sur laquelle ils réussiront à se mettre d'accord" anticipait Stuart Bennett.
Vers 13H30 GMT, la monnaie britannique remontait face à l'euro à 87,15 pence pour un euro, comme face au billet vert à 1,6341 dollar.
La monnaie helvétique reculait face à l'euro à 1,5168 franc suisse pour un euro, comme face au dollar à 1,0650 franc suisse pour un dollar.
L'once d'or cotait 987,25 dollars au fixing du matin contre 983 dollars la veille.
La monnaie chinoise a fini à 6,8299 yuans pour un dollar contre 6,8304 yuans la veille.
Cours de vendredi Cours de jeudi
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13H30 GMT 21H00 GMT
EUR/USD 1,4214 1,4252 EUR/JPY 132,41 132,04 EUR/CHF 1,5168 1,5142 EUR/GBP 0,8715 0,8730 USD/JPY 92,98 92,64 USD/CHF 1,0650 1,0623 GBP/USD 1,6341 1,6319