L'euro a dépassé 1,44 dollar lundi, touchant son plus haut niveau en près de huit mois, une salve d'indicateurs rassurants aux Etats-Unis, en Europe et en Chine détournant les opérateurs du marché des changes de la monnaie américaine, considérée comme une valeur refuge.
Vers 21H00 GMT (21H00 à Paris), l'euro valait 1,4411 dollar contre 1,4255 dollar vendredi vers 21H00 GMT, après un plus haut depuis le 18 décembre dernier à 1,4445 dollar.
Il remontait aussi face à la monnaie nippone, à 137,29 yens contre 135,01 yens vendredi.
Le dollar était également en hausse face à la devise japonaise à 95,23 yens contre 94,69 yens vendredi.
"On observe en général un changement d'état d'esprit chez les investisseurs", a estimé Samarjit Shankar, de Bank of New York Mellon. "Cela se répand sur le marché des changes et les opérateurs se détournent de la sécurité qu'apporte le dollar", au profit de devises plus rémunératrices, dont l'euro.
"Si on continue d'avoir des bonnes nouvelles, on pourrait bien voir l'euro casser le seuil de 1,45 dollar, mais il est trop tôt pour dire qu'il s'agit d'une tendance durable", a ajouté l'analyste. "Si en fin de semaine les chiffres de l'emploi déçoivent, on pourrait voir l'euro se replier".
Les statistiques mensuelles de l'emploi aux Etats-Unis constitueront vendredi le point d'orgue de la semaine macroéconomique pour les marchés financiers.
En attendant, le marché des changes a réagi lundi à une série d'indicateurs, l'euro dépassant le seuil de 1,44 dollar après des statistiques meilleures que prévu aux Etats-Unis.
L'indice ISM de l'activité industrielle a progressé pour le septième mois consécutif, s'établissant à 48,9 points. Sous 50, il continue de refléter une activité qui ralentit, mais plus faiblement.
Les dépenses de construction ont pour leur part augmenté en juin alors que les économistes s'attendaient à une baisse. Cette hausse s'explique cependant par la seule contribution du secteur public.
Ces indicateurs sont venus après les chiffres du produit intérieur brut américain au deuxième trimestre, ressorti vendredi en baisse de 1,0% en rythme annuel, soit une contraction de l'activité moins marquée que prévu et bien plus limitée que lors des trimestres précédents.
Dimanche, le conseiller économique de la Maison Blanche Lawrence Summers a ainsi jugé "très très probable" que la croissance revienne dans la deuxième moitié de l'année dans la première économie mondiale.
En zone euro, l'indice des directeurs d'achats (PMI) du secteur manufacturier s'est redressé encore plus que prévu en juillet. A 46,3 points, la dernière estimation le place à son son plus haut niveau depuis onze mois.
En Chine, l'indice des directeurs d'achats (PMI) publié par CLSA (Credit Lyonnais Securities Asia) est monté à un niveau qu'on n'avait plus vu depuis un an.
"La première partie de la semaine va être dévolue à l'affinement des pronostics sur les chiffres de l'emploi (américains)", a avancé Daragh Maher, de Calyon. "De fait, ces chiffres devraient peindre le tableau d'un marché toujours fragile mais où le rythme de dégradation s'atténue. Pour un dollar déjà sous pression, ce genre de tonalité pourrait déclencher un nouvel accès de faiblesse" ajoutait l'analyste.
Vers 21H00 GMT, la livre sterling s'appréciait face à la monnaie européenne à 85,08 pence pour un euro et face au billet vert à 1,6933 dollar pour une livre.
La monnaie helvétique reculait face à l'euro à 1,5266 franc suisse pour un euro, mais avançait face au dollar à 1,0588 franc suisse pour un dollar.
La monnaie chinoise a fini à 6,8308 yuans pour un dollar contre 6,8321 yuans vendredi.
Cours de lundi Cours de vendredi
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21H00 GMT 21H00 GMT
EUR/USD 1,4411 1,4255 EUR/JPY 137,29 135,01 EUR/CHF 1,5266 1,5222 EUR/GBP 0,8508 0,8530 USD/JPY 95,23 94,69 USD/CHF 1,0588 1,0676 GBP/USD 1,6933 1,6708