Le chef de la Banque centrale de Russie (BCR), Sergueï Ignatiev, a estimé vendredi qu'il était "peu probable" que le rouble se dévalue encore d'ici la fin de l'année et a dit croire à une reprise prochaine de la croissance économique dans le pays.
"A mon avis, la probabilité que le panier de devises dépasse le seuil plancher fixé est extrêmement faible", a déclaré M. Ignatiev au 20e Congrès de l'Association des banques russes (ABR), cité par l'agence Ria Novosti.
La Banque a désigné fin janvier au "panier" de devises lui servant de référence (composé à 45% d'euro et 55% de dollars) un plancher de 41 roubles et s'est engagée à le défendre si nécessaire à coups d'interventions sur les marchés des changes.
Par ailleurs, le responsable a jugé que le pire de la crise était "passé" et qu'une reprise était envisageable dans les prochains mois.
"Je pense que dès les prochains mois, la croissance économique repartira, même si c'est lent", a-t-il indiqué, cité par l'agence Interfax.
Le gouvernement russe prévoit une contraction de 2,2% du PIB cette année. La Banque Mondiale, plus pessimiste, anticipe un recul du PIB russe d'au moins 4,5% cette année en raison de la crise économique mondiale et de la baisse des cours du pétrole.
La croissance économique a fortement ralenti au quatrième trimestre 2008, à 1,2% contre 6% au trimestre précédent, selon un communiqué publié jeudi par le service fédéral des statistiques Rosstat. Sur l'ensemble de 2008, elle s'est établie à 5,6%.
"Je ne partage pas l'idée d'une seconde vague" de problèmes financiers, a ajouté le chef de l'institution financière.
Le ministre russe des Finances, Alexeï Koudrine, avait déclaré le 24 mars que la Russie risquait de connaître une "deuxième vague de problèmes" dans le secteur financier, les remboursements des crédits aux banques étant en recul.
M. Ignatiev a en outre indiqué que selon des chiffres préliminaires, l'inflation avait atteint un taux de 5,3% au premier trimestre, contre 4,8% un an plus tôt. Pour le seul mois de mars, elle a atteint 1,2%.
"Sur l'ensemble de 2009, l'inflation s'établira autour de 13%, mais je pense qu'elle peut même être moins forte", a-t-il dit.