La secrétaire d'Etat Hillary Clinton a affirmé vendredi que les Etats-Unis avaient le droit de se dresser contre la Chine qu'elle a accusée de "jouer avec le système" en manipulant sa monnaie pour gonfler ses exportations.
"Je pense qu'il est tout à fait approprié et opportun de se dresser et de dire: ceci n'est pas acceptable. Nous avons besoin de règles basées sur la réciprocité", a-t-elle affirmé en marge d'un discours devant The Economic club, un centre de réflexion new-yorkais.
"Ils continuent à tourner le système à leur avantage et à notre désavantage", a-t-elle ajouté.
La secrétaire d'Etat a appelé d'autres pays victimes de la politique monétaire chinoise à joindre leurs forces.
"Non seulement cela fausse le marché et rend nos exportations plus chères, mais cela commence aussi à toucher d'autres pays. Les Etats-Unis ne sont pas les seuls à dire que la Chine doit rééquilibrer sa politique de dévaluation artificielle", a-t-elle ajouté.
"Nous devons pouvoir attendre le respect des règles par tout le monde. A défaut de quoi, nous devons former une coalition internationale".
Le Sénat américain, malgré les réticences de la Maison Blanche, a approuvé mardi un projet de loi visant à pénaliser la Chine, soupçonnée de manipuler sa monnaie pour gonfler ses exportations.
La Chine a estimé que ce projet de loi était une "entorse grave" aux règles de l?Organisation mondiale du Commerce (OMC) susceptible de provoquer une "guerre commerciale".
La banque centrale chinoise a décidé en juin 2010 de laisser le cours du yuan flotter plus librement par rapport au dollar, après l'avoir maintenu quasi fixe pendant deux ans. Depuis, il s'est apprécié de quelque 7%.
La chef de la diplomatie américaine a affirmé que les Etats-Unis voulaient "un système basé sur la réciprocité".
"Pour l'heure, (les Chinois) dépendent encore complètement de nous et de notre marché, nous disposons donc toujours d'une position de force pour influer sur le cours futur des événements, et aujourd'hui, nous avons des alliés que nous n'avions pas il y a quelques années encore", a-t-elle ajouté.
Elle a cependant précisé que la fermeté ne signifiait pas pour autant une guerre commerciale qui pourrait être désastreuse.
"Nous devons être habiles. Nous ne pouvons pas être protectionnistes comme on l'entendait dans les années 30".