L'euro tentait de rebondir vendredi, après avoir dégringolé la veille à son plus bas niveau depuis janvier face au dollar et depuis dix ans face au yen, dans un marché cependant toujours prudent face à l'aggravation de la crise de la dette en zone euro.
Vers 09H00 GMT (11H00 à Paris), l'euro regagnait un peu de terrain, remontant au-dessus de la barre de 1,35 dollar: il s'échangeant à 1,3556 dollar contre 1,3466 dollar jeudi à 21H00 GMT.
La monnaie unique était tombée jeudi en cours de journée jusqu'à 1,3385 dollar, son plus bas niveau depuis le 19 janvier dernier.
L'euro progressait également face au yen à 103,38 yens contre 102,60 yens jeudi soir. Il avait chuté la veille jusqu'à 102,22 yens, un niveau plus vu depuis juin 2001.
Le dollar se stabilisait face à la monnaie japonaise à 76,27 yens contre 76,20 yens la veille au soir.
"La sévère détérioration du système financier (européen) a provoqué jeudi sur les marchés des turbulences plus vues depuis le plus gros de la crise de 2008, et toutes les devises, à part le dollar et le yen (considérées comme sûres) ont été fortement touchées", rappelait Stephen Gallo, analyste de Schneider FX.
Selon lui, le timide rebond de l'euro vendredi est des plus précaires, alors que la perspective d'un défaut de paiement de la Grèce continue de hanter les opérateurs.
"La perspective d'une recapitalisation de 16 banques européennes en difficulté offre sans doute un répit, mais c'est hautement improbable que cela suffise à rassurer durablement les investisseurs sur la capacité des dirigeants européens à gérer la crise de la dette", a fait valoir M. Gallo.
Le commissaire européen aux services financiers Michel Barnier a insisté jeudi sur la nécessité d'une recapitalisation par les Etats de 16 établissements financiers "ayant passé de justesse" les tests de résistance bancaires européens en juillet.
"L'escalade de la crise en zone euro menace la croissance mondiale, et la confiance des investisseurs s'évapore face au risque d'un choc financier mondial dans les prochains mois", soulignait de son côté Lee Hardman, analyste de Bank of Tokyo-Mitsubishi.
Or, le communiqué publié jeudi par le G20 "s'est borné à faire état de sa résolution sans faille mais encore une fois sans mesures concrètes et immédiates", observait-il.
Les vingt pays les plus puissants de la planète se sont engagés à Washington à soutenir la croissance vacillante et les banques affaiblies, par "une réponse internationale forte et coordonnée".
"La déclaration du G20 a pu calmer un peu la fébrilité des cambistes. Mais tant que les dirigeants ne transformeront pas leurs paroles en actes, les marchés continueront de s'inquiéter du chaos en zone euro et de fuir vers les devises refuges" que sont le dollar et le yen, confirmait Jane Foley, de Rabobank.
"Les banques centrales peuvent alimenter les établissements financiers en liquidités, mais cela traite les symptômes sans s'attaquer aux réelles causes. Tant que les mesures pour renforcer le Fonds de secours européen n'auront pas été mises en place, tout rebond de l'euro restera temporaire", a-t-elle ajouté.
En France, le président de l'Autorité des marchés financiers (AMF) Jean-Pierre Jouyet a parlé vendredi de "situation, très très préoccupante" sur les marchés et s'est inquiété d'un "risque de crise systémique" capable de faire plonger toute la planète dans la récession.
Vers 09H00 GMT, le franc suisse montait légèrement face à l'euro à 1,2200 franc suisse pour un euro, comme face au billet vert à 0,8998 franc suisse pour un dollar.
La livre britannique progressait face à l'euro, à 87,68 pence pour un euro, comme face au billet vert à 1,5463 dollar.
L'once d'or valait 1.741 dollars, contre 1.722 dollars jeudi soir.
Cours de vendredi Cours de jeudi
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09H00 GMT 21H00 GMT
EUR/USD 1,3556 1,3466 EUR/JPY 103,38 102,60 EUR/CHF 1,2200 1,2226 EUR/GBP 0,8768 0,8774 USD/JPY 76,27 76,20 USD/CHF 0,8998 0,9078 GBP/USD 1,5463 1,5343