La décision mardi dernier, de la banque centrale suisse (BNS) de fixer un taux de change plancher à sa devise a été diversement appréciée par deux grands établissements bancaires helvétiques, le Crédit Suisse la saluant tandis qu'UBS la critiquait, a rapporté la presse dimanche.
"La décision de fixer un taux plancher à 1,20 (franc pour un euro) était juste", a estimé Urs Rohner, président du conseil d'administration de Crédit Suisse, indique le journal NZZ am Sonntag.
Selon lui, à 1,20 franc suisse pour un euro la devise helvétique est encore surévaluée, son niveau réel se situant "autour de 1,35 à 1,40".
En revanche Oswald Gruebel, le patron d'UBS a jugé cette décision "risquée", dans un entretien à l'hebdomadaire Der Sonntag".
"C'était un choix héroïque... mais se comporter en héros est risqué," a-t-il commenté.
Un pays de taille modeste tel que la Suisse ne saurait imposer aux marchés le taux de change de sa devise, a jugé M. Gruebel, comparant ce combat inégal à celui de David contre Goliath.
"Mais c'est David qui en est sorti vainqueur. Espérons que cela se produise à nouveau", a-t-il affirmé.
Mardi, l'institut d'émission suisse a annoncé avoir décidé d'un taux plancher de 1,20 franc pour un euro, un seuil qu'il défendra avec "toute la détermination requise" et en achetant des devises en "quantité illimitée".
La banque centrale était intervenue à trois reprises en août pour tenter d'enrayer la progression du franc, néfaste pour les exportateurs helvétiques.
Après un premier relâchement, la devise suisse s'était de nouveau appréciée début septembre.