L'euro gagnait du terrain face au dollar vendredi, les cambistes semblant un peu rassurés par des créations d'emploi plus forte que prévu aux Etats-Unis en juillet et une légère baisse du taux de chômage, mais restait sous la pression d'inquiétudes sur la reprise mondiale.
Vers 16H00 GMT (18H00 à Paris), la devise européenne valait 1,4157 dollar contre 1,4106 dollar jeudi à 21H00 GMT, après être tombée à 1,4055 dollar en début d'échanges asiatiques, un plus bas depuis trois semaines et demi.
L'euro baissait face au yen, à 111,11 yens contre 111,35 yens la veille.
Le dollar reculait aussi face à la monnaie nippone, à 78,48 yens contre 78,93 yens jeudi.
Selon des chiffres publiés vendredi, les créations d'emplois se sont nettement améliorées aux Etats-Unis en juillet, permettant de faire repartir le taux de chômage à la baisse, de nature à rassurer un peu les cambistes sur la santé du marché du travail américain.
Mais comme le faisait auparavant remarquer Jane Foley, analyste chez Rabobank, les chiffres de juin étaient tellement décevants qu'"il y avait peu d'espoir de voir [de bons chiffres vendredi] balayer les inquiétudes sur une croissance américaine morne".
"Les marchés continuent de fonctionner à la peur et à l'incertitude", notait par ailleurs Michael Hewson, analyste chez CMC Markets, malgré l'annonce la veille de nouveaux achats de la Banque centrale européenne (BCE) sur le marché de la dette en zone euro.
Tentant en vain de rassurer les investisseurs, l'institution a également annoncé jeudi la mise en place d'une opération exceptionnelle de refinancement sur six mois, en réaction aux "tensions renouvelées sur certains marchés de la zone euro", selon son président Jean-Claude Trichet.
"Les incertitudes sur la nature des obligations ciblées par cette opération n'a fait que mettre en lumière les erreurs que continuent de faire les responsables européens face aux problèmes de dette de l'Italie et de l'Espagne", expliquait M. Hewson.
Les cambistes craignent en effet qu'après la Grèce, l'Irlande et le Portugal, ces deux pays soient amenés à faire appel à une aide financière extérieure.
Ainsi, "le marché s'inquiète d'une intensification de la crise de la dette européenne et s'affole, ce qui exacerbe les craintes de voir la croissance économique mondiale ralentir", poursuivait Mme Foley.
Les investisseurs affluaient ainsi toujours en masse vers les valeurs jugées les plus sûres, au premier rang desquelles l'or, dont le cours est monté jeudi à 1.681,72 dollars l'once, un nouveau sommet historique.
Autres valeurs refuge de référence, le yen et le franc suisse restaient prisées vendredi, réduisant presque à néant les efforts de leurs banques centrales respectives ces derniers jours pour contrer une hausse des devises néfaste à leurs économies nationales.
Tokyo a injecté jeudi des milliards de yens sur les marchés, pour tenter d'affaiblir la devise nippone, au lendemain d'un resserrement des taux de la Banque nationale suisse (BNS).
Vers 16H00 GMT, la devise helvétique repartait en hausse face à l'euro à 1,0767 franc suisse après être montée à 1,0711 franc en début d'échanges asiatiques, un nouveau sommet historique. La devise suisse progressait aussi face au dollar, à 0,7613 franc suisse, après avoir atteint un nouveau record inédit à 0,7579 franc vers 14H45 GMT.
La livre britannique montait face à l'euro, à 86,50 pence, comme face au billet vert, à 1,6363 dollar.
L'once d'or a fini à 1.658,75 dollars au fixing du soir contre 1.679,50 dollars jeudi.
Le yuan chinois a fini à 6,4407 yuans pour un dollar contre 6,4380 yuans la veille.
Cours de vendredi Cours de jeudi
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16H00 GMT 21H00 GMT
EUR/USD 1,4157 1,4106 EUR/JPY 111,11 111,35 EUR/CHF 1,0767 1,0818 EUR/GBP 0,8650 0,8672 USD/JPY 78,48 78,93 USD/CHF 0,7613 0,7666 GBP/USD 1,6363 1,6266