L'euro se stabilisait vendredi face à un dollar plombé par des chiffres décevants de la croissance américaine au deuxième trimestre, mais l'euro restait tout de même timide, pénalisé par le renforcement des craintes d'une contagion de la crise de la dette en zone euro.
Vers 13H00 GMT (15H00 à Paris), la devise européenne valait 1,4318 dollar contre 1,4324 dollar jeudi à 21H00 GMT.
La monnaie unique européenne baissait nettement face au yen à 110,48 yens contre 111,37 yens jeudi soir.
Le dollar reculait aussi face à la devise nippone à 77,12 yens contre 77,74 yens la veille, tombant ainsi à son niveau le plus faible depuis quatre mois et demi.
Après quelques jours de répit consécutif au sommet de Bruxelles, qui a permis la semaine dernière de mettre sur pied un nouveau plan d'aide à la Grèce, la crise de la dette en zone euro revenait sur le devant de la scène.
Vendredi, l'agence de notation financière Moody's a annoncé qu'elle envisageait d'abaisser la note de la dette souveraine de l'Espagne, actuellement à "Aa2", en raison des difficultés budgétaires du pays.
Moody's estime que la pression sur Madrid pourrait être exacerbée par les craintes liées à l'accord européen d'aide à la Grèce, qui a "créé un précédent" en impliquant le secteur privé et marqué un accroissement du risque pour les investisseurs détenteurs d'obligations de pays fragiles de la zone euro.
Cette annonce faisait suite aux commentaires de ces derniers jours des agences de notations sur la Grèce.
En effet, depuis l'accord du sommet extraordinaire de la zone euro le 21 juillet, les trois grandes agences de notation - Moody's, Fitch et Standard and Poor's -, ont abaissé ou menacé de dégrader la note de la Grèce, la plaçant à chaque fois tout près du défaut de paiement.
L'euro parvenait cependant à limiter un peu ses pertes face à un billet vert plombé par l'impasse dans laquelle demeurent les discussions entre responsables politiques américains sur le relèvement du plafond de la dette des Etats-Unis avant la date-butoir du 2 août. Après cette date, le pays risque en effet d'être en situation de défaut de paiement.
Les investisseurs craignent notamment que cette crise ne débouche sur un abaissement de la note des Etats-Unis par les agences d'évaluation financière, même si un accord venait à être trouvé.
"Le temps presse et (...) les hommes politiques américains semblent attelés à détruire de façon méthodique la qualité de valeur refuge qu'offraient jusqu'à présent les actifs américains", et principalement le billet vert, notait Michael Hewson, analyste chez CMC Markets.
De plus, le billet vert était pénalisé par la publication vendredi d'une croissance plus faible que prévu du Produit intérieur brut (PIB) des Etats-Unis au deuxième trimestre, de 1,3% contre 1,8% attendu.
Ce chiffre décevant confirmait les nets signes de ralentissement de la reprise économique américaine observés ces dernières semaines et était de nature à alimenter les inquiétudes des cambistes sur la vigueur de la reprise de la première économie mondiale.
Vers 13H00 GMT, la devise helvétique progressait face à la monnaie européenne à 1,1334 franc suisse pour un euro, un nouveau sommet inédit, ainsi que face au billet vert, à 0,7900 franc suisse, également un record historique.
La livre britannique se stabilisait face à l'euro à 87,51 pence, comme face au billet vert à 1,6360 dollar.
L'once d'or a fini à 1.613,75 dollars au fixing du matin contre 1.613,50 dollars jeudi soir.
Le yuan chinois a terminé à 6,4370 yuans pour un dollar contre 6,4424 yuans la veille.
Cours de vendredi Cours de jeudi
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13H00 GMT 21H00 GMT
EUR/USD 1,4318 1,4324 EUR/JPY 110,48 111,37 EUR/CHF 1,1334 1,1473 EUR/GBP 0,8751 0,8753 USD/JPY 77,12 77,74 USD/CHF 0,7900 0,8010 GBP/USD 1,6360 1,6361