L'euro grimpait nettement mardi face à un dollar toujours plombé par l'enlisement des négociations sur le relèvement du plafond de la dette américaine et par la possibilité d'une sanction des agences de notation contre les Etats-Unis.
Vers 09H00 GMT (11H00 à Paris), la monnaie unique européenne valait 1,4474 dollar contre 1,4375 dollar la veille au soir. Elle a brièvement franchi dans les échanges asiatiques la barre de 1,45 dollar, pour la première fois depuis le 5 juillet, montant à 1,4522 dollar vers 06H50 GMT.
L'euro s'appréciait également face à la devise nippone, à 113,12 yens contre 112,60 yens lundi soir.
Le dollar baissait face à la monnaie japonaise, à 78,14 yens contre 78,31 yens lundi. Il est tombé à 77,89 yens, son plus bas niveau depuis le 17 mars, vers 02H00 GMT, au moment du discours du président américain Barack Obama sur le problème de la dette des Etats-Unis.
Les démocrates alliés du président Obama et leurs rivaux républicains n'ont que jusqu'au 2 août pour parvenir à un accord sur le relèvement du plafond de la dette du pays, faute de quoi la première puissance économique mondiale risquerait de se retrouver en défaut de paiement.
Dans un discours à la Nation en direct depuis la Maison Blanche, M. Obama a estimé que l'attitude des républicains avait conduit à une impasse "dangereuse", mais s'est dit persuadé qu'un compromis restait possible pour éviter le défaut de paiement.
"Faire des reproches aux républicains et poursuivre la querelle bipartisane en public dans un discours présidentiel, plutôt que d'essayer d'aplanir les différents à huis clos, a provoqué des vagues sur les marchés" et exacerbé la nervosité des investisseurs, relevait Kathleen Brooks, analyste de Forex.com.
Même si un terrain d'entente devrait pouvoir in fine être trouvé, "il n'y a toujours pas de signe de rapprochement entre les démocrates et les républicains (...) et les marchés deviennent de plus en plus nerveux", ajoutaient les experts de Commerzbank.
En effet, si la plupart des investisseurs ne croient pas vraiment que les Etats-Unis puissent se retrouver en défaut, l'impasse dans laquelle se trouvent les discussions bipartisanes leur fait craindre une dégradation de la note de la dette du pays - aujourd'hui créditée de la meilleure note possible, "AAA".
"Alors que le blocage des négociations persiste, c'est la perspective d'une dégradation de la note américaine dans les prochains mois qui pénalise le dollar", confirmait Lee Hardman, de Bank of Tokyo-Mitsubishi.
Les opérateurs délaissaient le billet vert pour l'euro, mais surtout les devises jugées moins risquées, tel le yen ou encore le franc suisse - devise refuge par excellence, montée mardi à un nouveau plus haut historique face au dollar.
Vers 09H00 GMT, la devise helvétique baissait face à la monnaie européenne à 1,1613 franc suisse pour un euro, mais continuait de progresser face au billet vert, à 0,8024 franc suisse, après avoir atteint vers 06H50 GMT un nouveau sommet historique, à 0,7998 franc pour un dollar.
La livre britannique réduisait ses pertes face à l'euro à 88,36 pence, et grimpait face au billet vert à 1,6377 dollar, après un bond à 1,6414 dollar vers 08H30 GMT, son plus haut niveau depuis la mi-juin, après l'annonce d'un taux de croissance en fort ralentissement mais conforme aux attentes pour le 2e trimestre au Royaume-Uni.
Cours de mardi Cours de lundi
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09H00 GMT 21H00 GMT
EUR/USD 1,4474 1,4375 EUR/JPY 113,12 112,60 EUR/CHF 1,1613 1,1580 EUR/GBP 0,8836 0,8828 USD/JPY 78,14 78,31 USD/CHF 0,8024 0,8056 GBP/USD 1,6377 1,6278