L'euro restait en nette baisse face au dollar lundi, retombant même temporairement sous 1,40 dollar pour la première fois depuis plus de deux mois, pénalisé par le regain d'inquiétudes concernant la Grèce, sur fond de craintes de voir le pays restructurer sa dette.
Vers 16H00 GMT (18H00 à Paris), la monnaie unique européenne valait 1,4015 dollar contre 1,4155 dollar vendredi à 21H00 GMT. Elle est tombée lundi vers 09H20 GMT à 1,3970 dollar, son niveau le plus faible depuis le 17 mars.
L'euro baissait aussi face au yen à 114,69 yens contre 115,66 yens vendredi.
Le dollar regagnait un peu de terrain face à la devise nippone, à 81,83 yens contre 81,70 yens vendredi.
"Les inquiétudes sur la situation budgétaire de certains pays européens continuent de peser sur la monnaie unique", observait Michael Hewson, analyste chez CMC Markets.
"Le marché se préoccupe moins des indicateurs économiques que de l'impact de la dégradation de la confiance vis-à-vis des dettes souveraines" en zone euro, expliquait l'analyste.
La principale source d'inquiétudes reste la Grèce, où le gouvernement a peaufiné lundi un nouveau plan de redressement économique, combinant accélération des privatisations et regain de rigueur, dans l'espoir de satisfaire les bailleurs de fonds du pays et éviter une restructuration de l'abyssale dette souveraine.
Sous la présidence du Premier ministre Georges Papandréou, le conseil des ministres a entamé à la mi-journée l'examen de ce plan, dont une première copie avait été dévoilée mi-avril.
Lors d'un entretien accordé à un journal dominical grec, M. Papandréou avait catégoriquement écarté l'idée d'une restructuration de la dette du pays.
La Banque centrale européenne (BCE) s'oppose fermement à cette idée, qui n'est désormais plus écartée par certains dirigeants comme le chef de file des ministres des Finances de la zone euro, Jean-Claude Juncker.
"La marge de manoeuvre des dirigeants européens fond à vue d'oeil, tandis que leurs voix sont de plus en plus discordantes", sur la façon de gérer la crise, s'inquiétait M. Hewson.
L'euro a entamé sa dégringolade vendredi, suite à l'annonce par l'agence de notation financière Fitch d'un abaissement de trois crans de la note de la dette à long terme de la Grèce, à "B+".
L'agence a également prévenu qu'elle pourrait à nouveau abaisser cette note dans les prochains mois, face à "l'étendue du défi" qui attend le pays pour mettre en oeuvre le programme de réformes fiscales et structurelles nécessaire pour réduire sa dette et son déficit.
Par ailleurs, l'agence Standard & Poor's a abaissé, dans la nuit de vendredi à samedi, à "négative" contre "stable" la perspective de la note de la dette à long terme de l'Italie.
Accablée par la crise des dettes en zone euro et les inquiétudes sur la vigueur de la reprise économique dans la région, la monnaie unique est tombée lundi à un nouveau plus bas historique face au franc suisse.
Vers 16H00 GMT, la livre britannique gagnait un peu de terrain face à l'euro à 87,03 pence, mais reculait face au billet vert à 1,6102 dollar.
La monnaie helvétique progressait face à l'euro à 1,2383 franc suisse pour un euro, après être monté vers 09H30 GMT à 1,2323 franc suisse, un nouveau sommet historique. Face à la monnaie américaine, la monnaie helvétique perdait du terrain à 0,8835 franc suisse pour un dollar.
L'once d'or a terminé à 1.511,85 dollars au fixing du soir contre 1.491 dollars vendredi.
Le yuan chinois a fini à 6,5067 yuans pour un dollar contre 6,4920 yuans vendredi.
Cours de lundi Cours de vendredi
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16H00 GMT 21H00 GMT
EUR/USD 1,4015 1,4155 EUR/JPY 114,69 115,66 EUR/CHF 1,2383 1,2421 EUR/GBP 0,8703 0,8715 USD/JPY 81,83 81,70 USD/CHF 0,8835 0,8772 GBP/USD 1,6102 1,6236