La Chine n'a "pas de raison de craindre" que sa monnaie, le yuan, puisse flotter librement, alors qu'il est encore étroitement lié au dollar, a déclaré mardi un haut responsable de l'Administration des changes chinoise (SAFE).
Le taux de change du yuan devrait être plus flexible et "le marché jouer un plus grand rôle", selon Guan Tao, directeur du département des paiements internationaux de la SAFE.
"Flotter ne veut pas dire que le yuan va uniquement s'apprécier", a souligné M. Guan dans un article publié sur le site internet du groupe de réflexion China Finance 40 Forum.
"Nous n'avons pas de raison de craindre un taux de change flottant. Cela permettrait une fluctuation dans les deux sens et réduirait la spéculation dans un seul sens", à la hausse, sur la monnaie chinoise, selon ce responsable.
De plus en plus d'économistes estiment qu'une appréciation substantielle du yuan est dans l'intérêt de la Chine, afin de combattre l'inflation. Pékin est aussi confronté à un afflux d'argent spéculatif qui mise sur la hausse à venir de la monnaie chinoise.
Selon M. Guan, la réticence du Japon à libéraliser son régime de taux de change dans les années 1970 est en partie responsable de la bulle d'actifs, notamment dans l'immobilier, dont l'éclatement a plongé ce pays dans la récession dans les années 1990.
Il a relevé que la Chine accumulait plus de 400 milliards de dollars de réserves de change par an à cause des afflux de capitaux et de son excédent commercial, rendant sa balance des paiements encore plus déséquilibrée que celle du Japon à l'époque.
Le montant des réserves de change accumulées par la Chine a dépassé fin mars les 3.000 milliards de dollars.
Depuis juin 2010, le taux de change du yuan peut flotter quotidiennement dans une étroite limite de plus ou moins 0,5% autour d'un cours pivot qui reste fixé chaque matin par la banque centrale.
La monnaie chinoise a gagné depuis cette date environ 5% face au billet vert, mais a perdu plus de 6% face à l'euro.