L'euro a été sapé vendredi par des informations du magazine allemand Der Spiegel, pourtant démenties, selon lesquelles la Grèce envisagerait de renoncer à la monnaie unique.
Vers 21H00 GMT (23H00 à Paris), l'euro valait 1,43354 dollar contre 1,4541 dollar jeudi à la même heure. Il s'échangeait encore vers 1,45 dollar avant la publication de ces informations.
L'euro reculait face à la devise nippone, à 115,42 yens contre 116,42 yens la veille.
Le dollar montait aussi face au yen à 80,51 yens contre 80,04 yens jeudi soir.
"Des informations parues dans le Spiegel, qui cite des sources allemandes, indiquent que la Grèce envisage de quitter la zone euro", a expliqué à l'AFP un analyste d'une banque américaine sous couvert d'anonymat.
"C'est une nouvelle étape, et ces informations sont inquiétantes. Il n'est pas étonnant que l'euro s'affaiblisse", a-t-il ajouté.
Le site internet du magazine allemand évoquait une réunion de crise entre les ministres des Finances et des représentants de la Commission européenne pour parler de la Grèce, qui penserait à quitter la zone euro.
Ces informations ont été immédiatement rejetées en Europe, non seulement par la Grèce, qui a démenti "catégoriquement" tout projet de sortie de la zone euro, mais aussi par le porte-parole du président de l'Eurogroupe Jean-Claude Juncker sur la tenue à Luxembourg d'une réunion extraordinaire consacrée notamment aux problèmes de la Grèce.
"Des articles de ce type sapent l'effort de la Grèce et ne servent que les spéculateurs, nous opposons un démenti catégorique", a déclaré une source des services du Premier ministre grec, Georges Papandréou, à l'AFP.
"Cela remet les problèmes des pays périphériques au centre de l'attention, plutôt que faire s'interroger sur les possibilités que cela se produise réellement", a estimé Mary Nicola, de BNP Paribas.
"Une sortie de la Grèce n'a tout simplement aucun sens économiquement", a ajouté l'analyste.
Lourdement endettée, la Grèce, comme l'Irlande et le Portugal, a été contraite de faire appel à l'aide financière de ses partenaires européens.
"Nous continuons de penser que les coûts d'une sortie de l'euro seraient trop lourds pour la Grèce et la zone euro, et qu'une telle chose sera évitée à tout prix", a abondé Win Thin, de Brown Brothers Harriman.
"Il sera important de voir comment les marchés asiatiques et européens digèrent cette information lundi", a ajouté l'analyste.
Avant ces informations, le marché des changes était principalement gouverné par les réactions aux chiffres officiels de l'emploi américain. Aux Etats-Unis en avril, 244.000 emplois nets ont été créés, soit 10,4% de plus qu'en mars, et plus qu'attendu.
L'euro se repliait déjà avant les informations sur la Grèce, poursuivant son fort repli de la veille à la suite des commentaires du président de la Banque centrale européenne Jean-Claude Trichet.
En deux jours, la monnaie européenne a reculé de 4,05% depuis le pic de 1,4940 dollar atteint mercredi, son plus haut niveau depuis décembre 2009.
Vers 21H00 GMT, la livre britannique progressait face à l'euro à 87,57 pence pour un euro, et reculait face au billet vert à 1,6370 dollar.
La monnaie helvétique montait face à la devise européenne à 1,2586 franc suisse pour un euro, mais se repliait face au billet vert à 0,8757 franc suisse pour un dollar.
La monnaie chinoise a terminé à 6,4932 yuans pour un dollar contre 6,4937 yuans la veille.
Cours de vendredi Cours de jeudi
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21H00 GMT 21H00 GMT
EUR/USD 1,4335 1,4541 EUR/JPY 115,42 116,42 EUR/CHF 1,2586 1,2648 EUR/GBP 0,8757 0,8870 USD/JPY 80,51 80,04 USD/CHF 0,8777 0,8695 GBP/USD 1,6370 1,6391