L'euro évoluait toujours près de 1,50 dollar vendredi, dans un marché calme marqué par des anticipations de hausse des taux d'intérêt en zone euro, favorables à la monnaie unique, selon les cambistes.
Vers 16H00 GMT (18H00 à Paris), l'euro valait 1,4820 dollar contre 1,4822 dollar jeudi soir vers 21H00 GMT, des niveaux plus vus depuis 2009.
L'euro reculait face à la devise nippone à 120,41 yens contre 120,74 yens jeudi.
Le dollar baisait aussi face au yen à 81,25 yens contre 81,48 yens jeudi soir.
"C'est une journée calme avec très peu de volumes d'échanges", a déclaré à l'AFP Ouri Mimran, stratégiste chez Natixis. Comme depuis le début de la semaine, la tendance était "imprimée par des anticipations des niveaux de taux (d'intérêt) en Europe et aux Etats-Unis", a enchéri son collègue René Defossez. "On a deux banques centrales qui appliquent deux stratégies monétaires différentes", ajoute-t-il.
D'un côté, la Réserve fédérale américaine (Fed) met l'accent sur la situation économique et le chômage, développe M. Defossez. En conséquence, la Fed a choisi de ne pas toucher à ses taux directeurs pour ne pas assécher le robinet du crédit.
Elle a sans surprise cette semaine laissé inchangé son taux d'intérêt directeur entre zéro et 0,25%, niveau auquel il a été fixé en décembre 2008 afin d'aider une économie alors en récession.
Les partisans d'une hausse des taux au sein du Comité de politique monétaire de la Fed se sont rangés du côté de la majorité en votant à l'unanimité pour le statu quo, signe, pour les cambistes, que l'institution n'est pas près de changer de cap.
De l'autre côté, la Banque centrale européenne (BCE), qui se préoccupe essentiellement de l'inflation, a procédé à un premier relèvement de son taux directeur en avril afin de lutter contre la hausse des prix.
Conséquence: l'euro monte, sa rémunération étant jugée plus attractive que le dollar.
La monnaie unique européenne a désormais en ligne de mire le seuil de 1,50-1,51 dollar, estiment les cambistes.
"La tendance haussière de l'euro est bien installée et il sera difficile de l'inverser", souligne René Defossez.
A moins que les investisseurs se focalisent de nouveau sur la crise des déficits publics en zone euro ou que la BCE change de politique monétaire, jugeant que la hausse des prix est une inflation importée à cause de la hausse des matières premières, fait-il remarquer.
"Les marchés ont l'air rassurés sur la problématique de la dette des pays périphériques de la zone euro", explique par ailleurs Ouri Mimran. Et d'ajouter, "c'est un apaisement à court terme. Il y a eu des rumeurs sur une restructuration de la dette grecque, mais rien n'a été annoncé".
Le net affaiblissement de la devise américaine a par ailleurs entraîné un bond des cours de l'once d'or, passés pour la première fois au-dessus du seuil de 1.545 dollars en séance.
Vers 16H00 GMT, la livre britannique progressait face à l'euro à 88,74 pence pour un euro et regagnait du terrain contre le billet vert à 1,6702 dollar.
La monnaie helvétique se raffermissait face à la devise européenne à 1,2839 franc suisse pour un euro, comme face au billet vert à 0,8662 franc suisse pour un dollar.
Cours de vendredi Cours de jeudi
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16H00 GMT 21H00 GMT
EUR/USD 1,4820 1,4822 EUR/JPY 120,41 120,74 EUR/CHF 1,2839 1,2947 EUR/GBP 0,8874 0,8909 USD/JPY 81,25 81,48 USD/CHF 0,8662 0,8734 GBP/USD 1,6702 1,6634