L'euro a encore progressé jeudi face au dollar, montant à son plus haut niveau depuis décembre 2009 à plus de 1,46 dollar, alors que le billet vert ne parvenait pas à se défaire du sentiment baissier du marché à son égard.
Vers 21H00 GMT (23H00 à Paris), l'euro valait 1,4550 dollar contre 1,4521 dollar mercredi soir, après un pic à 1,4649 dollar, son plus haut niveau depuis le 15 décembre 2009. L'euro a ralenti sa progression à la veille d'un week-end prolongé pour les places financières américaines et européennes.
L'euro s'est replié face à la devise nippone, à 119,14 yens contre 119,89 yens la veille.
Le dollar s'affaiblissait aussi face au yen à 81,88 yens contre 82,54 yens mercredi, évoluant à son plus bas niveau depuis fin mars.
Une série de résultats d'entreprises meilleurs que prévu aux Etats-Unis et une embellie sur les places boursières ont encouragé l'intérêt pour les actifs jugés plus risqués, a expliqué Lee Hardman, analyste de Bank of Tokyo-Mitsubishi.
Plus optimistes, les investisseurs ont tendance à se détourner de la monnaie américaine, sûre mais peu rémunératrice, au profit d'actifs offrant un plus fort rendement, comme l'euro.
En toile de fond, les cambistes s'inquiètent de la dette américaine et s'attendent à ce que la Réserve fédérale américaine (Fed) poursuive cette année une politique monétaire accommodante, maintenant ses taux à un niveau historiquement bas.
"L'avertissement de Standard & Poor's sur la dette américaine (lundi) a renforcé cette impression que la Fed va maintenir le statu quo, afin de compenser l'impact négatif des mesures de rigueur budgétaire" prises par le gouvernement américain pour juguler l'endettement, a observé M. Hardman.
Le dollar a par ailleurs été pénalisé par des indicateurs décevants aux Etats-Unis, avec une baisse moins forte que prévu des demandes hebdomadaires d'allocations chômage et un ralentissement de l'activité manufacturière dans la région de Philadelphie.
De son côté, l'euro reste au contraire soutenu par la perspective de nouveaux relèvements des taux de la Banque centrale européenne (BCE).
"L'euro ne s'apprécie pas du tout", ont estimé les analystes de Commerzbank, qui se sont penchés sur les mouvements de l'euro face à l'agravation des tensions sur la question de la dette grecque en fin de semaine passée et au début de cette semaine.
"Le mouvement euro-dollar a été causé exclusivement par le facteur dollar", ont-il précisé.
La livre sterling a pour sa part profité jeudi de l'annonce d'un rebond inattendu des ventes de détail au Royaume-Uni en mars, grimpant jusqu'à 1,6599 dollar, son plus haut niveau depuis mi-décembre 2009.
Le franc suisse a lui grimpé à un nouveau plus haut historique face au billet vert, se hissant à 0,8776 franc pour un dollar.
Le dollar australien a quant à lui monté jusqu'à 1,0775 dollar américain, son niveau le plus élevé depuis que les autorités australiennes ont décidé de laisser flotter la devise en décembre 1983.
Vers 21H00 GMT, la livre britannique grimpait face à la monnaie unique européenne à 88,08 pence pour un euro, et face au billet vert à 1,6516 dollar.
La monnaie helvétique s'est stabilisé face à la devise européenne à 1,2897 franc suisse pour un euro, et montait légèrement face au billet vert à 0,8861 franc suisse pour un dollar.
La devise chinoise a terminé à 6,5216 yuans pour un dollar, contre 6,5258 dollars la veille.
Cours de jeudi Cours de mercredi
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21H00 GMT 21H00 GMT
EUR/USD 1,4550 1,4521 EUR/JPY 119,14 119,89 EUR/CHF 1,2897 1,2894 EUR/GBP 0,8861 0,8850 USD/JPY 81,88 82,54 USD/CHF 0,8861 0,8882 GBP/USD 1,6516 1,6407